Annonce Commandes pour Airbus et Alstom en Chine, sur fond de visite présidentielle Pas moins de quatorze accords ont été signés, jeudi 26 octobre, à l'occasion de la visite de Jacques Chirac en Chine, sa quatrième en tant que chef de l'Etat. Deux entreprises françaises qui ont récemment connu des revers ont été à l'honneur : Airbus, malmené en raison des retards de son gros porteur A380, a conclu un accord pour la vente de 150 A320, d'une valeur de dix milliards de dollars au prix catalogue, et une prise d'options pour vingt A350 ; Alstom, qui vient de perdre l'énorme contrat du remplacement des trains de la banlieue parisienne, a signé deux contrats de plus d'un milliard d'euros en Chine, l'un pour la production de 500 locomotives de fret, l'autre sur la fourniture d'équipements hydroélectriques. Le contrat Airbus, aussi important que celui signé en décembre lors de la visite en France du premier ministre chinois, Wen Jiabao, a été signé lors d'une cérémonie en présence des présidents chinois et français, respectivement Hu Jintao et Jacques Chirac. Le PDG d'Airbus, Louis Gallois, a annoncé que les A320 seront assemblés dans une usine à Tianjin, près de Pékin, qui entrera en service à partir de 2009. Ce sera la première usine d'assemblage hors d'Europe de l'avionneur européen. "Avec des pays comme la Chine, si vous voulez être présent [commercialement], vous devez aussi être présent industriellement", a dit M. Gallois à la presse. Il n'a donné aucun détail sur le financement de cette usine, tout en précisant qu'elle emploierait 500 Chinois, dont environ 150 ingénieurs. Airbus s'est fixé pour objectif dans les dix ans de rattraper son concurrent Boeing, dont les appareils constituent pour l'instant les deux tiers de la flotte chinoise. LOCOMOTIVES, TURBINES ET GESTION DE L'EAU Côté Alstom, le contrat signé en présence de M. Chirac porte sur 500 locomotives de fret, d'une valeur totale de 1,2 milliard d'euros. Alstom sera chargé du design et de l'industrialisation de ces locomotives, décrites par le PDG, Patrick Kron, comme "les plus puissantes au monde", et dont les 110 premières devraient être en majorité produites à Belfort (est de la France). Le groupe français touchera 300 millions d'euros d'euros, contre 900 millions pour son partenaire chinois Datong, qui construira les locomotives suivantes. Ce groupe est déjà partenaire d'Alstom sur un contrat en 2005 de 180 locomotives électriques. Par un autre contrat de 100 millions d'euros, Alstom s'est engagé à fournir à trois stations de pompage du nord de la Chine un total de douze turbines (huit de 300 mégawatts, quatre de 100 mégawatts). M. Kron s'est félicité de ce contrat "renforçant les positions" de son groupe dans l'hydroélectrique en Chine, où il est déjà le leader étranger, avec 25 % du marché. Le groupe, qui a toutefois connu une baisse de son chiffre d'affaires l'an dernier en Chine, brigue plusieurs projets de ligne à grande vitesse comme le Pékin-Shanghaï à venir, ou le Wuhan-Canton. Jacques Chirac devrait plaider la cause du groupe français pour ce projet lors de son déplacement à Wuhan, vendredi. L'annonce du dernier gros contrat d'Alstom dans le ferroviaire – la fourniture de 60 rames – avait coïncidé voici deux ans avec la précédente visite du président français en Chine. Enfin, Suez a annoncé avoir décroché un contrat de concession pour la gestion de l'eau de la ville de Changshu, près de Shanghaï, représentant plus d'un milliard d'euros sur trente ans. Le groupe de services collectifs précise que le contrat, qui devrait démarrer à la fin de cette année, représentera un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros la première année. Et annonce également avoir remporté deux contrats pour la conception et la construction d'usines d'eau potable, l'une à Macao (13,5 millions), l'autre à Tianjin (6,5 millions).