Accident Collision ferroviaire : l'erreur vient du Luxembourg Une erreur humaine est bien à l'origine de la catastrophe ferroviaire qui fait six morts, mercredi, près de Zoufftgen (Moselle). Elle aurait été commis au Luxembourg, une poignée de minutes avant la collision entre un train d voyageurs des Chemins de fer luxembourgeois (CFL) et un convoi de fret d la SNCF, à hauteur de la frontière. Dévoilées hier, les premières conclusion des experts des deux compagnies sont «implacables» pour les CFL, admet le ministre luxembourgeois des Transports, Lucien Lux. A trois kilomètres du lieu de l'accident, le train luxembourgeois s'est arrêté à un feu rouge. L'une des deux voies habituellement en service étant neutralisée pour cause de travaux, il devait attendre que le convoi français ait franchi ce secteur avant de pouvoir s'y engager. Pourtant le mécanicien a reçu l'ordre de brûler le feu. Un agent de circulation luxembourgeois, qui venait de prendre son service, «a autorisé la poursuite du convoi avec un ordre écrit au train de voyageurs», explique Alex Kremer, directeur général des CFL. Et ce «pour des raisons que l'enquête devra encore définir», précise-t-il. La procédure existe. Dite du «bulletin de franchissement», elle est strictement encadrée, mais l'agent mis en cause n'en aurait pas respecté les impératifs de sécurité. Il va être suspendu. Prenant conscience de l'erreur commise, les CFL ont tenté à deux reprises d'empêcher la collision entre les deux trains circulant à 80 km/heure. D'abord en envoyant un message radio, puis en coupant l'alimentation électrique sur la ligne. L'alerte sonore n'a pas été reçue par le mécanicien français, calé sur sa fréquence nationale. La coupure de courant n'a eu aucun effet à cause de l'incompatibilité des réseaux électriques luxembourgeois et français, sur lequel le train de voyageurs venait de s'engager. Deux problèmes de frontière qui ont rendu la collision frontale inévitable.