Tendance Collections hommes à Milan: McQueen réfléchit, Cavalli cavale MILAN (AFP) - La première partie des défilés de prêt-à-porter masculin qui se tiennent jusqu'à jeudi à Milan a été marquée par une présentation avant-gardiste d'Alexander McQueen et une collection "cow-boy" signée Roberto Cavalli, plus commerciale mais tout aussi recherchée. Dolce & Gabbana qui ouvrait dimanche le show milanais, s'appuie sur un fonds de commerce éprouvé et approuvé par la clientèle: mode ultra-jeune et ultra-décontractée (beaucoup de jean's, certains avec broderies), un brin ironique, un poil macho. Le style que propose la paire de stylistes milanais, pour le printemps et l'été 2005 n'a rien d'une révolution. On remarque juste le retour des épaulettes sur les chemises. Leur présentation permet en revanche de confirmer une tendance de fond: pour assurer le succès médiatique d'une collection masculine mieux vaut l'agrémenter de modèles féminins, déshabillés si possible. Ici ce fut Naomi Campbell qui, avec d'autres belles collègues, habillées de courts bikinis, défilaient en alternance avec les modèles masculins. De même chez Roberto Cavalli, masculin et féminin ont cohabité. Le styliste toscan distille en avant-première quelques modèles de sa collection femme dont la véritable présentation se fera à la rentrée à Milan. Pour l'homme, Roberto Cavalli offre une garde-robe complète et fouillée avec comme fil conducteur, semble-t-il, les grands espaces américains. La sacoche de cuir cloutée est à ajuster sur la monture, pur-sang ou Harley-Davidson. Profusion de cuir pour cette collection estivale et beaucoup de prières pour que l'été prochain soit moins chaud. On notera tout particulièrement des chemises très travaillées, croisant des bandes de tissus, avec un effet chiffonné. On retrouve presque les mêmes chemises chez le Londonien Alexander McQueen qui désormais dessine pour son propre compte, sous l'aile financière du groupe Gucci (PPR), après avoir détonné chez Givenchy (groupe LVMH). Les recherches du Britannique --qui montrait sa marque pour la première fois officiellement à Milan-- sont aux antipodes du souci marketing, de l'attention commerciale d'autres grands noms. Le thème est ici clairement militaire: des calots enfoncés sur la nuque, des pantalons serrés qui font penser à des bandes molletières, des combinaisons d'aviateurs ou de parachutistes en tissu synthétique. Mais l'espace McQueen ne se limite pas aux casernes. On retient des habits éblouissants, reprenant les motifs indiens vus ailleurs sur des sacs alternatifs avec les petits miroirs incrustés. La griffe McQueen en est au stade de la réflexion. Plus commerciale et portable est la mode proposée par le styliste-architecte italien Gianfranco Ferré. Beaucoup de gris et de bleu marine. Une coupe claire, une ligne élégante et minutieuse qui feront dire à l'acheteur qu'il sait pourquoi il a dépensé tant d'argent. Egards particuliers pour des chemises incrustées de corail dont le prix n'a pas été divulgué. Ailleurs, on note un travail sur les kilts écossais par la Britannique Vivienne Westwood, des couleurs vives (vert prairie, bleu électrique) chez Burberry et Prada.