Annonce Cinq pays d'Europe organisent des vols groupés d'expulsion de clandestins Les ministres de l'intérieur du G5, les cinq plus importants pays européens, ont décidé lors d'une réunion à Evian (Haute-Savoie) lundi 4 et mardi 5 juillet, d'organiser entre eux des vols groupés d'expulsion d'immigrés clandestins d'un même pays. Ils sont aussi convenus du principe de lier le nombre de visas accordés au nombre de laissez-passer consulaires délivrés par les pays d'origine pour permettre le retour des clandestins. La proposition des vols groupés, faite par le ministre espagnol José Antonio Alonso, a été adoptée à l'unanimité par les cinq pays, Allemagne, Espagne, France, Italie et Royaume-Uni. "C'est une question de jours", a affirmé le ministre italien, Giuseppe Pisanu, au cours d'une conférence de presse commune clôturant la réunion, ajoutant que ces vols, qui rapatrieront des clandestins d'un même pays, "auront le même équipage et des officiers de police des pays concernés". "Dans nos pays ne rentrent que ceux qui ont des papiers, les autres n'ont pas vocation à se maintenir en violation de nos lois, ils seront raccompagnés", a insisté M. Sarkozy, voulant ainsi que les pays du G5 soient "rapides, efficaces et pédagogiques". Regrouper en un seul vol commun les clandestins d'un même pays permet "de mutualiser notre effort financier et politique", a-t-il ajouté, sans toutefois présenter cette mesure comme entièrement nouvelle. "On va faire comme on a déjà fait", a souligné M. Pisanu, en citant notamment des précédents vols communs de "l'Italie et de l'Allemagne". Ces reconduites ne pourront toutefois avoir lieu que si les pays d'origine acceptent le rapatriement de leur ressortissant en lui délivrant un"laissez-passer consulaire". A cet égard, les Cinq souhaitent "très clairement qu'un lien soit établi entre le nombre de visas délivrés et celui des laissez-passer consulaires", a déclaré M. Sarkozy. Toutefois, son collègue britannique, Charles Clarke, a souligné qu'il ne s'agirait "pas d'une approche automatique et qu'il fallait considérer les règles déjà établies entre chaque pays du G5 et les pays d'immigration", reflétant la position commune. Dans leur relevé de conclusions distribué à la presse, les ministres du G5 précisent que ce lien visas/laissez-passer consulaires sera "conduit de façon expérimentale sur une liste de pays à définir en commun". "Il tiendra compte des liens historiques noués avec certains de ces pays en matière d'immigration", soulignent-ils. UN CADRE DE RÉFÉRENCE La lutte contre l'immigration clandestine sera également marquée par l'harmonisation des procédures de contrôle des visas biométriques et par le rapprochement des législations des pays sur le regroupement familial. Le G5 entend de la sorte parvenir à un "cadre de référence" après avoir lancé "une étude comparative dans chaque pays sur les conditions de ce regroupement". En matière de lutte contre le trafic de stupéfiants, les Cinq ont demandé à leurs experts d'étudier la création d'un centre d'analyse du renseignement maritime sur leur façade atlantique, avec Europol, et d'une plate-forme commune dans la région des Balkans et de l'Asie centrale contre le trafic d'héroïne. Pour lutter contre la criminalité organisée, le G5 a proposé d'installer (à terme) au siège d'Europol à la Haye (Pays-Bas), une plate-forme d'échange des traces génétiques et des empreintes digitales. Enfin, outre la création d'un réseau d'alerte sur les nouvelles contrefaçons de documents officiels, les ministres ont souhaité instituer un système d'identification et de localisation des véhicules volés en collaboration avec les constructeurs et les assurances. M. Sarkozy a exprimé par ailleurs le souhait de transformer le G5 en G6, en y intégrant la Pologne, "un grand pays d'Europe".