Accuser Cinq ans de prison, dont trois avec sursis, ont été requis lundi contre Fernand Blanc, 82 ans, responsable de la mort de 5 pompiers volontaires que son véhicule avait fauchés en novembre 2002. Tout au long de l'audience, il a prétendu n'avoir aucun souvenir des faits. Le procureur de la République a requis lundi devant le tribunal correctionnel de Valence cinq ans de prison, dont trois avec sursis, contre Fernand Blanc, l'automobiliste de 82 ans poursuivi pour avoir fauché cinq pompiers de Loriol (Drôme) sur l'A7 le 29 novembre 2002. Le jugement a été mis en délibéré au 1er juin. "C'est le procès d'un homme qui n'assume rien et ne respecte pas les victimes", a lancé Jean-Pierre Nahon, dénonçant le "comportement terrifiant inadmissible et insupportant" de l'ancien élu lyonnais et ancien résistant. "Au regard de son passé particulièrement honorable, même pour celui qui l'espace d'un instant est devenu un délinquant, au regard de son âge (...) je vous suggère d'assortir la peine maximum d'un large sursis à hauteur de trois ans", a poursuivi le procureur. "Il se réfugie dans le confort d'une mémoire défaillante, il veut faire croire à un malaise imaginaire pour justifier cette faute délibérée", a poursuivi le magistrat. Durant toute l'audience en effet, Fernand Blanc, poursuivi pour "homicides involontaires et blessures involontaires", a obstinément invoqué le "noir complet" le soir du 29 novembre. "Comme deux yeux de la mort" Trois pompiers avaient été tués sur le coup et deux autres projetés dans la Drôme après que son véhicule eut percuté a très vive allure les pompiers opérant sur un accident. Le corps de l'un d'eux, un jeune homme de 26 ans, n'a jamais été retrouvé. Un sixième pompier avait été grièvement blessé. Deux autres pompiers ont réchappé du drame, mais l'un d'eux, âgé de 19 ans, a vu son père périr sous ses yeux et tous garderont des "séquelles psychogiques", selon leur défenseur. Fernand Blanc, qui revenait du sud de la France, avait alors reconnu qu'il roulait à plus de 150 km/heure sur cette portion de voie en travaux où la vitesse était limitée à 90 km/heure. Témoin central, Sébastien Mougin, un pompier volontaire arrivé par hasard sur le premier accident, a raconté lundi comment il avait "vu arriver à vive allure" la Mercedes "comme deux yeux de la mort". "La signalisation on la voyait. Un conducteur arrivant à une vitesse correcte était obligé de la voir", a-t-il assuré alors que de nombreux témoins ont évoqué un "dispositif au maximum" et une "signalisation lumineuse exceptionnelle". Sébastien Mougin s'est dit "surpris" de découvrir sitôt après l'accident Fernand Blanc, "assis côté passager, tenant son portable" avec lequel il venait de prévenir des proches. "Je n'ai pas vu la signalisation, les autres véhicules me l'ont caché", s'est obstiné le prévenu, avançant "l'hypothèse d'un malaise", une explication nullement corroborée par les expertises médicales.