Accord Chine et UE ont signé un accord sur les importations de textiles Le commissaire européen, Peter Mandelson, et son homologue chinois, le ministre du commerce Bo Xilai, ont officiellement signé, lundi 5 septembre à Pékin, l'accord qui doit mettre fin au blocage dans les ports européens des textiles chinois, depuis qu'ils ont dépassé les quotas d'importation. Si la Commission européenne a déjà qualifié cet accord d'"équitable", il lui reste à obtenir l'approbation des pays membres de l'Union européenne. De source diplomatique, l'accord prévoit que la moitié des quelque 80 millions de pièces sans licence entrera sur le territoire européen et que l'autre moitié sera décomptée des quotas accordés à la Chine pour 2006, par l'accord signé à Shanghaï en juin. Autre point de l'accord : décompter des quotas 2006 une partie des quantités commandées, avec licences, par les distributeurs européens, en excès des quotas 2005. Enfin, il est prévu de transférer une partie des produits en excédents sur le quota d'une catégorie pour laquelle le plafond de 2005 n'a pas été atteint. Ce nouvel accord se fera dans le cadre de celui du 10 juin qui limitait la hausse des exportations de dix catégories de produits textiles à une fourchette entre 8 % et 12,5 %. "SE PRÉPARER À UNE LIBÉRALISATION TOTALE" Le déblocage des millions de vêtements chinois dans les ports européens ne règle cependant que provisoirement la "dynamique chaotique" dans ce domaine, juge Emmanuelle Butaud, directrice des affaires internationales à l'Union des industries textiles, qui souligne que "le scénario de la libéralisation du marché textile, prévu depuis dix ans, a été perturbé par l'accession de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC)" en décembre 2001. De fait, même si l'accord UE/Chine a été qualifié d'"équitable" par la commission européenne, il n'est pas sans susciter des dissensions entre les Vingt-Cinq : les principaux pays producteurs d'Europe du Sud rechignaient en effet à laisser entrer plus de vêtements chinois, soucieux de protéger les intérêts de leurs industries locales."Les pays méditerranéens vont souffrir. Mais les entreprises doivent se préparer à une libéralisation totale. Il ne faut pas compter sur des quotas provisoires", juge un expert européen du secteur textile, sous couvert d'anonymat. "PARTENARIAT PLUS PROFOND" Après l'échec d'une nouvelle série de pourparlers jeudi dernier à Pékin, Washington a imposé des quotas sur les importations de deux nouvelles catégories de textiles en provenance de Chine."Le textile est un problème mondial. Compte tenu des différences d'approches bilatérales entre l'Europe et les Etats-Unis vis-à-vis de la Chine, il faut l'aborder de manière multilatérale au sein de l'OMC", estime Mme Butaud. Le premier ministre britannique, Tony Blair, qui assume depuis juin la présidence de l'Union européenne, assiste au sommet au cours duquel plusieurs accords doivent être signés, notamment un prêt de 500 millions d'euros accordé par l'Union européenne pour l'extension de l'aéroport de Pékin. Bruxelles doit également débloquer des subventions destinées à financer la mise en place de projets écologiques dans le pays. M. Blair a jugé que "la Chine et l'UE ont toutes les deux un intérêt commun dans un partenariat plus profond et plus large concernant un large éventail de défis mondiaux qu'affrontent nos peuples". La crise actuelle a été provoquée par le dépassement, dès le 20 juillet pour les pull-overs, des quotas d'importation pour 2005. M. Mandelson souhaitait débloquer des ports européens les produits hors-quota stockés avant de négocier avec Pékin leur imputation sur les quotas 2006 et 2007, mais une minorité, composé de pays producteurs, avait refusé. "Les Etats membres vont se rendre compte du coût économique de maintenir ces produits bloqués, estimait, vendredi, le commissaire européen, et ils vont admettre que ces produits doivent être débloqués".