Annonce Charles de Foucauld béatifié Le moine français, qui vécut en ermite parmi les Touaregs du Sahara algérien au début du XXe siècle, a été béatifié dimanche à Rome, première étape avant la proclamation de sa sainteté. Le moine français Charles de Foucauld a été béatifié dimanche matin à Rome. Plusieurs milliers de Français, parmi lesquels un groupe d'élèves de Saint-Cyr, la principale école militaire française, avaient fait le déplacement.Rien ne prédestinait le vicomte Charles-Eugène de Foucauld, né le 15 septembre 1858 à Strasbourg dans une famille fortunée, à une existence de "missionnaire isolé" dans le sahara alégirien cherchant "toujours la dernière des dernières places". Orphelin à six ans, Charles de Foucauld est élevé par son grand-père maternel, colonel de l'armée française. Après des études à Saint-Cyr, il devient un officier noceur qui dilapidera la fortune léguée par son grand-père à son décès. Il quitte l'armée en 1882 alors qu'il est officier de cavalerie pour entreprendre un voyage de reconnaissance au Maroc. C'est le début d'une longue période d'explorations sur les pistes du Maghreb qu'il évoquera dans un livre, "Reconnaissance du Maroc" (1888), écrit en collaboration avec l'explorateur français Henri Duveyrier. L'islam produit en lui "un profond bouleversement".Charles de Foucauld, qui a perdu la foi au cours de ses études, la redécouvre en 1886, à 28 ans, après une rencontre avec le curé de l'église Saint-Augustin à Paris. Dès lors, il n'a plus qu'un objectif : "imiter la vie cachée de l'humble et pauvre ouvrier de Nazareth". "Je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui", dira-t-il plus tard. En 1890, il entre à la Trappe. Pendant sept ans, il mènera une vie de trappiste à Notre-Dame-des-Neiges (Ardèche) puis à Akbès (Syrie), avant de quitter cet ordre pour vivre en ermite à Nazareth et à Jérusalem. En juin 1901, Charles de Foucauld est ordonné prêtre à Viviers (Ardèche). Dès l'automne, il regagne le Maghreb. Il s'installe à Beni-Abbès, dans l'Ouest de l'Algérie.Ses premiers contacts avec les Touaregs du Hoggar (Sud de l'Algérie) datent de 1904. Un an plus tard, il s'établit à Tamanrasset, dans le Sahara algérien, seul parmi les Touaregs dont il apprend la langue et pour qui il sera le "marabout". Le père de Foucauld, qui a également étudié l'arabe, le berbère et l'hébreu, est l'auteur de plusieurs ouvrages sur les Touaregs. On lui doit notamment une grammaire, un dictionnaire français-touareg/touareg-français et la traduction de 6.000 vers de poésie touareg. Il s'intéresse aussi à la pharmacie, l'agriculture, la météorologie... Le religieux consacre par ailleurs de longues heures à la prière et à la méditation qui le conduiront à rédiger notamment des "Ecrits spirituels". La mort le surprend le 1er décembre 1916 dans le fortin qu'il a fait construire et où il s'est réfugié avec trente fusils et six caisses de munitions. Fait prisonnier par des pillards, il est tué d'un coup de feu.La cérémonie de béatification, initialement prévue en mai, avait été repoussée à cause la mort de Jean Paul II. Deux religieuses ayant appartenu à des congrégations italiennes ont été béatifiées en même temps que le père de Foucauld.
