Premier/e Changement de cœur pour une enfant britannique Transplantée il y a dix ans, elle vivait avec deux cœurs. La greffe a été retirée et son cœur est reparti. Lorsqu'il a opéré Hannah Clark, une petite fille de deux ans, atteinte de cardiomyopathie, pour lui faire une greffe, le professeur britannique Magdi Yacoub avait une thèse: en cas d'inflammation aigüe, le cœur, mis au repos, pourrait se rétablir et reprendre un fonctionnement normal. Il y a dix ans, il donc choisi d'effectuer une transplantation inhabituelle en lui greffant le cœur d'un donneur, sans ôter le muscle d'origine. Sur le même sujet «C'était révolutionnaire il y a 20 ans» Dix ans plus tard, ce pari a permis à l'équipe médicale du Great Osmond Street Hospital, dédié aux enfants, de réaliser une première, sous la tutelle du Professeur Yacoub, sorti momentanément de sa retraite pour l'occasion. Après dix années passées sans complication cardiaque, Hannah Clark commençait à montrer des signes de rejet de sa greffe ce qu'une visite de contrôle en novembre dernier, avait permis de découvrir. Le 22 février, les médecins ont donc choisi de supprimer le cœur étranger, et de remettre en fonctionnement celui d'Hannah Clarke, après dix ans de mise hors service. L'enfant qui a traversé d'autres épreuves, elle vient de subir une chimiothérapie et de vaincre un cancer lymphatique, a bien supporté l'opération. Sa mère, Elizabeth Clark a indiqué que l'opération, initialement programmée pour durer huit heures, n'avait duré que quatre heures. La famille avait été prévenue qu'Hannah serait susceptible de rester dans un service de soins intensifs durant de nombreuses semaines, voire des mois. En fait, elle a pu rentrer chez elle cinq jours après l'opération. «Nous avons eu cette idée que, mis au repos, son coeur pourrait se rétablir» commentait très simplement le professeur Yacoub, hier, «et il s'est rétabli». Le professeur Peter Weissberg, directeur médical de la fondation cardiologique britannique, the British Heart Foundation, a salué la prouesse et précisé que ce genre d'expérience ne serait plus tentée aujourd'hui:«L'approche serait d'implanter un cœur mécanique, c'est à dire un dispositif d'assistance ventriculaire, pour prendre en charge le travail d'un cœur inflammé dans l'espoir qu'il puisse récupérer, puis d'enlever ce dispositif d'assistance après quelques mois. Mais il y a dix ans cette technique n'était pas suffisamment fiable, raison pour laquelle Hannah s'était vu greffer un cœur parallèlement au sien». Hannah Clark devrait pouvoir reprendre le chemin de l'école, aussitôt après les vacances de Pâques.