Attaque César vainc Pompée à Pharsale - Le 6 juin de l'an 48 avant JC (9 août selon le calendrier d'avant la réforme julienne), Jules César écrase l'armée de son rival Pompée à Pharsale, en Thessalie, en Grèce du nord. Fort de ce premier succès, le général romain va installer à Rome un pouvoir personnel qui aura toutes les apparences d'une monarchie sans en avoir le nom. Ce sera la fin de la République sénatoriale et le début de ce que l'on appellera plus tard l'Empire. Une victoire chèrement acquise Avant de traquer son rival en Grèce, Jules César a dispersé les troupes dont il disposait dans son proconsulat d'Espagne. Ensuite seulement, il a décidé de traverser la mer Adriatique pour en finir. En janvier de l'an 48 avant JC, César passe d'Italie en Grèce, puis, comme le gros de ses troupes est resté de l'autre côté, il tente de retraverser incognito le détroit qui sépare Apollonia d'Illyrie (Durrès) de Brindes (Brindisi) pour aller les chercher. Mais le bateau est pris dans une tempête et le pilote donne l'ordre de revenir. D'après l'historien Plutarque, César, se découvrant, tente alors de le rassurer. «Tu portes César et sa fortune [son destin]», lui dit-il (autrement dit, il ne peut rien t'arriver). Mais rien n'y fait et le bateau devra faire route arrière. En Illyrie, finalement, César a la chance d'être rejoint par ses troupes et son fidèle lieutenant Antoine. Enfin, il peut aller au-devant de Pompée et le défaire. Pompée, en fuite, se réfugie en Égypte où il est assassiné sur ordre du jeune pharaon Ptolémée XII Philopator (13 ans). César arrive à son tour en Égypte, réprime une révolte à Alexandrie... et se rend aux charmes de la jeune reine Cléopâtre. Là-dessus, iI soumet Pharnace II, roi du Pont (la région de l'actuel détroit du Bosphore) à Zéla en 47 avant JC. La paix enfin La défaite et la mort de Pompée font espérer aux Romains la fin des guerres civiles. Le vainqueur est nommé par les comices romaines dictateur pour un an (et non plus seulement onze jours). Il est aussi fait consul pour cinq ans. C'est un premier pas vers le pouvoir absolu. Mais la paix n'est pas encore assurée. S'arrêtant à peine à Rome, César passe en Afrique et écrase une armée de partisans de Pompée à Thapsus en février de l'an -46. Cela lui vaut de voir sa dictature et son consulat étendus à dix ans. La dernière bataille de cette interminable guerre civile a lieu à Munda, près de Cordoue, en Espagne, le 17 mars de l'an 45 avant JC. Elle voit la défaite de la dernière armée pompéienne. Fort de quatre triomphes (un de plus que Pompée !), César obtient dès lors la dictature à vie ainsi que les pouvoirs d'un tribun et ceux d'un censeur, avec le titre de préfet des mœurs... Il a partie gagnée contre ses adversaires et devrait pouvoir se reposer sur ses lauriers... Toujours généreux, il n'oublie pas de distribuer toutes sortes de prébendes pour s'assurer ce que l'on appelle ouvertement une clientèle. Il entreprend des réformes civiles, étend le bénéfice de la citoyenneté à de nouvelles catégories d'habitants et limite de moitié les bénéficiaires des distributions gratuites de blé. Il établit ses vétérans dans les régions dépeuplées d'Italie, unifie les constitutions municipales des villes de province sur le modèle de Rome... Il porte de 600 à 900 le nombre de sénateurs en élevant à cette dignité beaucoup de provinciaux, en particulier des Gaulois ! Il réforme même le calendrier, fait commencer l'année en janvier et... donne son propre nom au septième mois (juillet, déformation de Julius). Il s'essaye enfin à une politique de réconciliation nationale après cinquante ans de guerre civile. Pendant les cinq années qui courent de la traversée du Rubicon à son assassinat, César transforme ainsi le gouvernement de la cité en celui d'un grand État méditerranéen sans rien changer à la forme des institutions.