Annonce Cellules souches : George Bush désavoué par une partie des républicains Les divisions au sein du Parti républicain du président américain, George W. Bush, sur la question des cellules souches embryonnaires sont apparues au grand jour, vendredi 29 juillet, avec la décision du chef de la majorité républicaine au Sénat, Bill Frist, de se démarquer de la position de la Maison Blanche. "Je crois que la politique du président [sur les cellules souches embryonnaires] doit être modifiée", a estimé vendredi M. Frist, lui-même chirurgien, dans un entretien diffusé sur la chaîne ABC. M. Frist a, par ailleurs, ajouté qu'il était convaincu "comme médecin et comme parlementaire" que "la recherche sur les cellules souches [embryonnaires] est prometteuse et doit être menée de façon éthique dans le respect et la dignité de l'être humain". M. Bush a menacé de mettre son veto à toute modification de la loi actuelle, et cette défection pourrait le contraindre à mettre sa menace à exécution si le Sénat suit l'avis de Bill Frist. Le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan, a refusé d'indiquer explicitement, vendredi, si M. Bush maintenait sa menace de veto. "La position du président est claire. Il ne pense pas que l'argent des contribuables doit être utilisé pour financer la destruction de vie humaine, et c'est la norme qu'il a établie en tant que président", a-t-il toutefois souligné. Le porte-parole de la Maison Blanche a tenté de minimiser les désaccords entre les deux hommes en indiquant que MM. Bush et Frist s'étaient entretenus au téléphone jeudi soir. Selon Scott McClellan, M. Bush a indiqué à Bill Frist qu'il "devait voter selon sa conscience". "Ils ont tous deux reconnu qu'il y avait des questions éthiques en jeu et qu'il fallait les prendre en compte", a souligné M. McClellan, en rappelant qu'"il n'y a pas d'interdiction sur la recherche financée par le secteur privé". DÉFI LANCÉ PAR LA CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS La loi votée en août 2001 à l'initiative de M. Bush interdit le financement avec des fonds fédéraux de la recherche sur les cellules souches embryonnaires cultivées après août 2001. Elle limite la recherche publique à des travaux sur des colonies de cellules souches cultivées avant cette date. La droite religieuse – que M. Bush a beaucoup courtisée pour se faire élire en 2000 puis réélire en 2004 –, qui invoque le droit à la vie, est très hostile à la recherche sur les cellules souches embryonnaires. La communauté scientifique estime, de son côté, que la loi de 2001 handicape la recherche pour le traitement de maladies actuellement incurables, comme celle d'Alzheimer. La Chambre des représentants, pourtant largement dominée par les républicains, a adopté en mai dernier une proposition de loi visant à lever l'interdiction et autorisant les chercheurs à travailler avec les cellules souches provenant d'embryons surnuméraires dans les cliniques pratiquant la fécondation in vitro. La décision de Bill Frist ouvre la voie à un vote au Sénat, où les républicains sont également majoritaires. Elle pourrait même avoir des conséquences importantes sur le plan politique. Les divergences entre MM. Bush et Frist ont la présidentielle de 2008 comme toile de fond. Le président sortant ne pourra se représenter après deux mandats, et le nom de Bill Frist est cité comme candidat républicain potentiel.