Catastrophe Catastrophe ferroviaire au Japon Le train transportait 580 personnes. Selon des témoignages de passagers, il était en retard sur l'horaire et allait "beaucoup plus vite" que d'habitude. Trois des sept wagons ont déraillé, et l'un d'entre eux s'est écrasé contre les étages inférieurs d'un immeuble d'habitation tout proche, selon la police. "Il y a eu une annonce d'excuses pour le retard. Le train allait plus vite que d'habitude", a raconté une jeune femme à la chaîne de télévision NHK, la voix tremblante, la tête basse et la bouche couverte d'une serviette. "J'étais dans le quatrième wagon. Je n'arrive pas à croire ce qui est arrivé aux trois premiers. Heureusement que j'étais dans le quatrième", a-t-elle témoigné. La police n'a pas confirmé les premières informations faisant état d'une collision du train avec une voiture. Des images de la NHK ont montré les pompiers s'affairant à découper les wagons accidentés à l'aide de matériel de désincarcération. Un homme d'affaires qui avait pris ce train pour se rendre à son bureau a rapporté à la chaîne de télévision que les wagons étaient bondés de travailleurs et d'étudiants à cette heure de pointe matinale. "L'accident a provoqué un bruit énorme. Les gens étaient paniqués. Beaucoup d'entre eux étaient des élèves d'écoles secondaires", a-t-il témoigné. La compagnie ferroviaire West Japan Railway (JR West) avait initialement expliqué l'accident par une collision avec une voiture à un passage à niveau. Mais elle est revenue plus tard sur cette version après s'être aperçue que le train avait déraillé une centaine de mètres avant le passage à niveau. "Nous ne savons pas encore ce qui a causé l'accident", a déclaré le président de JR West, Takeshi Kakiuchi, lors d'une conférence de presse. CELLULE DE CRISE Le conducteur du train, Ryujiro Takami, âgé de 23 ans, avait une expérience de onze mois dans ce travail, a indiqué un autre dirigeant de la compagnie. Il a été sérieusement blessé mais coopère avec la police pour éclaircir les raisons de l'accident, a-t-il ajouté. JR West n'était pas en mesure de préciser si la vitesse limite sur cette portion de voie – 70 km/h – avait été respectée. Le gouvernement japonais a mis en place une cellule de crise à la résidence du premier ministre, Junichiro Koizumi, pour faire face à la catastrophe. Le ministre des transports, Kazuo Kitagawa, a par ailleurs indiqué qu'un poste de commandement d'urgence avait été dressé près du lieu de l'accident. Les accidents de train sont rares au Japon. La catastrophe de lundi est la plus meurtrière depuis le 14 mai 1991, date à laquelle une collision entre deux trains dans la préfecture de Shiga (au nord-est d'Osaka) avait fait 42 morts et 527 blessés. Le 8 mars 2000, cinq passagers avaient été tués et 63 autres blessés à Tokyo, quand le dernier wagon d'un train en comportant huit avait déraillé près de la station très fréquentée de Nakameguro, en pleine heure de pointe matinale. En octobre dernier, le célèbre train à grande vitesse Shinkansen avait déraillé pour la première fois de ses quarante ans d'histoire à cause d'un puissant tremblement de terre dans la province de Niigata (Centre), sans faire de blessé.