Annonce Cancer : un institut pour fédérer la lutte L'Institut national du cancer a été officiellement lancé mardi. Sa mission : "orchestrer la lutte" en partenariat avec les malades, les médecins et les chercheurs. Une démarche qui se veut ambitieuse et volontariste. Grand chantier présidentiel, la lutte contre le cancer a franchi mardi une étape capitale avec le lancement officiel de l'Institut national du cancer (Inca) en présence de Philippe Douste-Blazy, ministre de la Santé, et François d'Aubert, ministre de la Recherche. Cette "structure nationale d'impulsion et de pilotage stratégique" a pour vocation, selon ses concepteurs, d'"orchestrer la lutte contre le cancer en France" et dans le cadre d'une coopération internationale, au sein de l'Europe mais aussi avec les pays en voie de développement. "Pour lutter contre le cancer, nous devons mettre un terme au morcellement, aux cloisonnements, au saupoudrage, à l'individualisation des financements, des recherches, des programmes", a justifié le professeur David Khayat, président de l'Inca. Et de relever : "150.000 morts du cancer par an, c'est 150.000 fois une mort. 150.000 fois une famille qui perd un parent, un proche. (…) Devant tant de souffrance, nous ne pouvons rester inactifs. Et je vous le promets, nous agirons !" "L'installation de l'Institut national du cancer n'est pas un coup médiatique", a insisté Philippe Douste-Blazy, en rappelant que cet organisme est la 70e mesure du Plan Cancer, adopté en 2003. Le ministre a souhaité que l'Inca s'engage dans "le développement des dépistages organisés et de la prévention", notamment en s'appuyant sur les collectivités locales, qui ont "un lien direct avec le citoyen". "N'oublions jamais que de nombreux cancers sont évitables", a souligné le ministre. Egalité des malades  Deuxième démarche à privilégier, selon Philippe Douste-Blazy : "l'égal accès à des soins de qualité et à un accompagnement personnalisé". "On meurt plus du cancer dans certaines régions de France que dans d'autres", a rappelé le président de l'Inca. "Si le délai d'attente moyen pour un scanner est de 31 jours, cette moyenne nationale cache une amplitude de 3 à 180 jours", a-t-il pointé. Une situation qu'il a qualifiée d'"inacceptable". En matière de soins, l'Institut définira ainsi des "critères de qualité", que les équipes médicales devront respecter pour être autorisées — "labellisées" — à prendre en charge des patients atteints de cancer. "La formation des médecins et des soignants sera une de nos grandes préoccupations", a promis le professeur Khayat. En amont, "la mission de l'Institut est [aussi] de définir et de fédérer la politique de recherche sur le cancer", a-t-il par ailleurs déclaré. Recherche fondamentale, clinique mais aussi recherche en sciences humaines et sociales. L'Inca doit relever un double "défi scientifique" selon son président : "comprendre la maladie pour mieux la vaincre" mais aussi intégrer rapidement les découvertes des chercheurs du monde entier "dans un schéma global et cohérent de prévention, de dépistage et de soins". Philippe Douste-Blazy a enfin souhaité que l'Institut "s'adresse à toutes [les personnes] qui sont passées par l'épreuve et en sont sortis". Des patients en rémission qui "ne sauraient être ‘pénalisés' d'avoir survécu, en étant privés d'accès aux prêts, aux assurances, à tout ce qui permet de poursuivre et de construire une vie normale". Le ministre de la Santé a indiqué en avoir discuté avec les "cinq plus grands banquiers de notre pays".