Annonce Cancer de la prostate : un médicament prouve son efficacité Deux études confirment lundi l'efficacité du docetaxel contre le cancer de la prostate en cas d'échec de la thérapie hormonale. Une première mondiale porteuse d'espoirs. ) Un médicament a pour la première fois permis de prolonger la durée de vie et de réduire la douleur de patients atteints d'un cancer de la prostate qui ne réagissaient plus au traitement hormonal. C'est ce qu'indiquent les résultats de deux essais menés sur le docetaxel (Taxotère, du groupe franco-allemand Aventis) et présentés lundi lors du congrès annuel de l'Asco (American Society of Clinical Oncology) à la Nouvelle Orléans. Survie allongée Le premier essai mené aux Etats-Unis montre que le médicament a permis d'allonger la survie moyenne de 334 hommes atteints d'un cancer de la prostate réfractaire au traitement hormonal, passant de 16 mois à 18 mois. En outre la maladie a progressé en six mois au lieu de trois mois parmi les 332 hommes recevant le traitement habituel. Si le gain de deux mois de vie en moyenne paraît faible, certains patients ont vu leur vie prolongée de six mois ou un an grâce à ce traitement, a précisé le Dr Momber Mahjoubi, responsable de la recherche sur le cancer chez Aventis. "Les résultats montrent que le docetaxel peut traiter efficacement le cancer de la prostate et c'est désormais un traitement sur lequel nous devons nous appuyer", a pour sa part estimé le Dr Daniel Petrylak, de Columbia University à New York, qui a conduit l'étude. Une seconde étude combinant des résultats américains, canadiens et européens a montré que le docetaxel a fait passer la durée de survie moyenne de 17,4 mois à 18,9 mois. "C'est la première preuve d'un avantage pour la survie apportée par la chimiothérapie pour des patients atteint de cancer de la prostate réfractaire au traitement hormonal", a jugé le Dr Mario Eisenberger, de la Johns Hopkins School of Medicine à Baltimore (Maryland), auteur de l'étude. Elle "montre aussi que des patients recevant le docetaxel bénéficient d'une meilleure qualité de vie", a souligné le cancérologue. "Implications majeures" Les chercheurs vont maintenant examiner l'intérêt d'appliquer cette chimiothérapie à des patients à un stade plus précoce du cancer de la prostate, a indiqué le Dr Mahjoubi. "Ces études ont des implications majeures sur la façon dont nous allons traiter le cancer de la prostate", a estimé Robert Mayer du Dana-Farber Cancer Institute à Boston.