Exposition Camille Claudel au Musée Marmottan Camille Claudel, Femme accroupie, 1884, plâtre patiné, Collection particulièreLe Musée Marmottan, à Paris, présente jusqu'au 31 janvier une rétrospective de l'oeuvre de Camille ClaudelLe musée propose au public 80 oeuvres représentatives du parcours de l'artiste au destin tragique.Camille Claudel (1864-1943), au talent précoce et fulgurant, ne s'est jamais remise de sa relation passionnelle avec son maître et amant Auguste Rodin et a passé les trente dernières années de sa vie enfermée dans un établissement psychiatrique.L'exposition est construite autour de la collection de Reine-Marie Paris, une petite-nièce de Camille Claudel. La petite-fille de Paul Claudel, le frère de l'artiste, n'avait pas entendu parler d'elle avant l'âge de 20 ans.Depuis 40 ans, elle cherche inlassablement à rassembler des oeuvres de la sculptrice pour laquelle elle se passionne. Des oeuvres qui ne sont pas très nombreuses car Camille Claudel les détruisait régulièrement quand elle n'en était pas satisfaite.Après des années d'ombre, l'oeuvre et le personnage romanesque de Camille Claudel fascinent aujourd'hui, suscitant film, pièces de théâtre, expositions...A Nogent-sur-Seine, dans l'Aube, l'adolescente modèle ses premières figures en terre et suit les enseignements d'Alfred Boucher.Camille Claudel a 19 ans quand son premier maître, en voyage, la confie à Rodin. Elle devient son élève, son modèle, sa collaboratrice et son amante.Pendant la quinzaine d'années que dure leur relation, elle produit une oeuvre influencée par le grand sculpteur, de presque 25 ans son aîné. Elle participe à certaines de ses oeuvres, comme la Porte de l'enfer ou les Bourgeois de Calais. Mais l'oeuvre de Camille Claudel a aussi une finesse et une sensualité très personnelle. Elle a su particulièrement exprimer le sentiment amoureux. L'exposition rassemble toute une série de la Valse, où un couple, penché s'abandonne à la danse. Un abandon qu'on retrouve dans Sakountala.Une salle est consacrée à différentes versions de la Petite châtelaine, dont le visage ouvert hésite entre l'émerveillement et l'interrogation.Rodin ne veut pas épouser Camille. Leur relation se détériore. Même m'il a éprouvé une grande passion pour la jeune femme, il reste avec Rose Beuret, sa compagne de toujours, avec qui il se mariera juste avant de mourir.Après sa rupture avec Rodin en 1898, Camille Claudel réalise des oeuvres plus intimistes et plus naturalistes, influencées par l'art japonais. Comme Profonde pensée, où une femme est agenouillée devant une cheminée, ou La Vague, où trois jeunes baigneuses vont être submergées par les eaux.On peut voir dans l'Age mûr, où une jeune femme implore une homme âgé, tiré par une figure féminine, une évocation de son histoire malheureuse avec Rodin.En 1899, Camille Claude s'installe seule sur l'île Saint-Louis. Victime de délires de persécution, elle s'enferme de plus en plus dans son atelier et détruit de nombreuses oeuvres.Sa famille la fait interner en 1913 à Ville-Evrard, près de Paris, d'où elle est transférée à l'hôpital de Montdevergues, dans le Vaucluse. Quand les médecins notent une amélioration de son état et proposent de la laisser sortir, sa mère refuse. Elle s'éteindra en 1943.Outre un ensemble de sculptures représentatif d'à peu près toute l'oeuvre de Camille Claudel, le Musée Marmottan propose aussi des photos de l'artistes et des dessins, dont une très belle esquisse de La Valse, un buste de Rodin pour lequelle elle avait servi de modèle. Renseignements pratiquesCamille Claudel, Musée Marmottan-Monet, 2 rue Louis Boilly, 75016 Paris, 01-44-96-50-33Tous les jours sauf lundi, 25 décembre et 1er janvier, 10h-18hTarifs: 7€ / 4,5€Jusqu'au 31 janvier
