Proclamation Calderon proclamé président élu du Mexique, Obrador refuse la défaiteAndres Manuel Lopez Obrador, candidat de la gauche à l'élection présidentielle mexicaine du 2 juillet, a récusé le verdict du Tribunal électoral qui a proclamé, mardi 5 septembre, la victoire de son rival conservateur Felipe Calderon. "Je ne reconnaîtrai personne se prétendant chef de l'Etat en l'absence de la légitimité démocratique requise", a-t-il déclaré, mardi soir, à ses partisans rassemblés place du Zocalo, au centre de Mexico.Les sept juges du Tribunal fédéral des élections (Trife) avaient confirmé à l'unanimité, quelques heures auparavant, l'étroite victoire de Calderon, qui s'est imposé avec 234 000 voix d'avance. Le Trife, dont la décision est sans appel, avait déjà rejeté les accusations de fraudes massives de M. Lopez Obrador.Les résultats du scrutin divisent depuis deux mois ce pays de cent millions d'habitants. Environ 41 millions d'électeurs ont participé au scrutin du 2 juillet, sur un total de 68 millions d'inscrits.M. Obrador a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de renoncer à sa lutte pour faire reconnaître une victoire dont il affirme avoir été frustré et promis de constituer un gouvernement parallèle. Ses partisans, qui bloquent depuis un mois le centre de Mexico, ont brûlé un portrait de son rival et scandé "Mort à [Vicente] Fox", chef de l'Etat sortant. "L'HEURE EST À L'UNITÉ" Felipe Calderon, son héritier désigné, a quant à lui promis de rassembler et de faire de la lutte contre la pauvreté sa priorité. "Le scrutin est terminé. L'heure est désormais à l'unité et aux accords. Ce n'est qu'unis que nous pourrons vaincre les vrais ennemis que sont la pauvreté, le crime, le chômage et les inégalités", a-t-il lancé. L'élection pour six ans de ce proche des milieux financiers âgé de 44 ans est une bonne nouvelle pour Washington, alors que nombre de pays d'Amérique latine ont basculé à gauche ces dernières années. La Maison Blanche a salué le verdict du Trife et jugé le scrutin "juste et équitable". Durant sa campagne, M. Calderon avait mis en avant un programme libéral, centré sur l'emploi et la stabilité fiscale.Il y a six ans, la victoire de Vicente Fox à l'issue de la première élection présidentielle démocratique du Mexique avait provoqué une vague d'euphorie dans le pays. M. Fox avait mis fin à soixante et onze ans de présence ininterrompue du Parti révolutionnaire institutionnel au pouvoir. Cette fois, le scrutin a rouvert de profondes divisions au sein de la population, qui peuvent fragiliser la jeune démocratie mexicaine.
