Victoire Boxe : Brahim Asloum ne fait pas le poids face au Vénézuélien Parra J'ai rencontré un boxeur meilleur que moi", a reconnu, lucide, Brahim Asloum après avoir subi, à 26 ans, sa première défaite professionnelle contre le Vénézuélien Lorenzo Parra, lundi 5 décembre."Il m'a démontré qu'il était le champion. Il faut encore que j'apprennne mon métier." Jamais en danger, Lorenzo Parra, 27 ans, a défendu victorieusement pour la cinquième fois le titre WBA des mouche qu'il détient depuis décembre 2003. Brahim Asloum, qui fut sacré champion olympique en 2000 à Sydney, n'a pas pesé lourd sous les feux du Palais omnisports de Paris-Bercy lors de son premier championnat du monde. Le match fut à sens unique et les juges ne s'y sont pas trompés, rendant un verdict sans appel (119-108, 118-109, 121-106). Le natif de Bourgoin-Jallieu (Isère), très critiqué depuis ses débuts professionnels, n'est pas parvenu à signer ce succès d'envergure qui aurait pu faire décoller sa carrière. L'obstacle Parra, invaincu depuis ses débuts professionnels en 1999 – 27 victoires en autant de combats –, était visiblement trop grand pour lui. 2e ROUND AU TAPIS Victime d'un coup de tête involontaire, Brahim Asloum regagnait son coin à l'issue du premier round avec un œuf-de-pigeon au-dessus de l'œil droit. A la deuxième reprise, Lorenzo Parra passait la vitesse supérieure et expédiait le Français au tapis d'une droite terrible. "Quand il est tombé, j'ai cru qu'il resterait à terre mais il s'est relevé et m'a mené la vie dure, a déclaré le Sud-Américain, beau joueur. Lucide et déterminé, Lorenzo Parra s'installait dans le combat et Brahim Asloum, recroquevillé derrière sa garde, subissait. Le Français n'est jamais parvenu à refaire son retard ni même à faire vaciller son adversaire, bien plus expérimenté que lui. Le public difficile du Palais omnisports ne s'y est d'ailleurs pas trompé en déversant des sifflets de déception au bout de trois reprises. Dans les quatrième et cinquième reprises, le challenger reprenait un peu confiance et lâchait enfin ses coups. Le champion, néanmoins, restait le patron. Mobile, bien campé sur ses appuis, il dictait sa loi et atteignait la mi-combat riche d'une confortable avance. Se désaxant bien, déchiffrant parfaitement la boxe trop timorée de son adversaire, le Vénézuélien faisait valoir sa maîtrise et son expérience des grands combats. A la huitième reprise, Brahim Asloum, touché au corps puis à la tempe, accusait le coup et l'issue paraissait proche. Pourtant, il allait tenir, mais sans jamais faire illusion. "LA SEULE CHOSE QU'IL LUI MANQUE, C'EST L'EXPÉRIENCE" Dans la reprise suivante, sur les conseils de Louis Acariès, son entraîneur, Brahim Asloum changeait de garde sans véritablement perturber son adversaire. La seule solution, pour le Français, était alors de s'imposer avant la limite, mais il était bien trop usé, tandis que Lorenzo Parra, plein de fraîcheur, dansait autour de lui dans les derniers rounds. "Je ne suis pas déçu mais j'ai un peu de peine, a confié Louis Acariès. Brahim est un valeureux combattant plein de courage. Il a toutes les qualités requises pour être un grand champion. La seule chose qu'il lui manque, c'est l'expérience." Et Brahim Asloum de conclure : "Il m'a dominé. J'ai encore une grosse marge de progression. Il m'a contré à la deuxième reprise. J'ai fait un voyage au tapis. Il s'en est suivi quelques reprises dans le brouillard. On ne peut pas gagner à tous les coups. J'ai rempli plus ou moins mon contrat. J'ai tenté de régaler le public. J'ai loupé mais je le remercie."