Scandale Benoît XVI s'attire la colère des musulmans Ils accusent le pape d'avoir établi, dans un discours mardi, un lien entre islam et violence. Le pape Benoît XVI était à peine rentré au Vatican après un voyage de si jours dans sa Bavière natale qu'une énorme polémique s'est mise à enfle dans le monde de l'islam. Certains musulmans reprochent au pape d'avoi implicitement établi un lien entre l'islam et la violence et d'avoir dénoncé l manque de lien de cette religion avec la raison, contrairement, selon lui, a christianisme (lire encadré). Hier, nombre d'instances musulmanes ont réag avec virulence au discours que le pape avait prononcé mardi à l'université d Ratisbonne, dans laquelle il enseigna, de nombreuses années, la théologie Ainsi, le Parti islamiste du Koweït a appelé tous les pays musulmans d monde à rappeler leurs ambassadeurs auprès du Vatican «jusqu'à ce que le pape présente des excuses pour le tort porté au Prophète et à l'islam». Sur le même sujet Les propos de la discorde En Turquie, le directeur du département des affaires religieuses du gouvernement a remis en cause la visite de Benoît XVI du 28 au 30 novembre. Les Frères musulmans, principal groupe de l'opposition en Egypte, ont estimé que le pape jetait de «l'huile sur le feu et enflamm[ait] la colère du monde musulman entier». En France, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), la plus haute instance de l'islam en France, Dalil Boubakeur, réputé pour sa modération, a réclamé une «clarification» des propos du souverain pontife. «Son homélie était très intéressante, souligne pour sa part un spécialiste des religions. Mais le cardinal Joseph Ratzinger s'est exprimé comme un philosophe et un théologien. Il a oublié qu'il était pape, et qu'à ce titre il avait aussi une position politique dans le monde. Même s'il a raison sur le fond, il aurait sans doute mieux fait de s'abstenir de tenir un tel discours.» Au Vatican, certains, comme le cardinal Paul Poupard, dénoncent une «instrumentalisation du discours papal». Dans un souci d'apaisement, le porte-parole du Vatican s'est fendu hier soir d'un communiqué expliquant que Benoît XVI respectait l'islam, mais qu'il avait «à coeur» de «rejeter les motivations religieuses de la violence». Un thème sur lequel il n'a cessé de réfléchir tout au long de sa carrière ecclésiastique.