Cérémonie Benoît XVI face à 700.000 pèlerins Le pape a participé samedi soir à la veillée de prières, sur le site de Marienfeld, près de Cologne. Pour écouter le Saint-père et témoigner de leur foi, des pèlerins venus de 193 pays. Un site grand comme 270 terrains de football. Près de 700.000 jeunes venus du monde entier tenant à la main une bougie. Au milieu, sur une scène éclairée par de puissants projecteurs, Benoît XVI. Le pape a participé samedi soir à la veillée de prières des 20èmes Journées mondiales de la jeunesse organisée sur le vaste terrain de Marienfield, près de Cologne. Le souverain pontife, vêtu de blanc, était arrivé en fin d'après-midi au milieu d'une mosaïque de couleurs dessinée par des tentes, des drapeaux, des vêtements portés par les pèlerins. Des cris de joie ont accompagné le passage de la papamobile sur le site aménagé sur l'emplacement d'une ancienne mine de charbon. Des scènes de liesse comparables à celles provoquées par les apparitions de Jean Paul II aux précédentes JMJ. La croix des JMJ Avant le discours du pape, des jeunes de différentes nationalités ont témoigné de leur foi. Une Italienne de raconter comment le Christ l'avait illuminée. Un Américain d'expliquer son attachement spirituel. Ensuite la croix des JMJ offerte par le pape défunt et portée à travers toute l'Europe a été amenée solennellement sur la colline d'où le pape a ensuite présidé cette célébration géante. Le pape a salué 600 évêques du monde entier. 193 pays sont représentés à ces JMJ. Dans son discours, prononcé d'une voix forte mais enrouée en allemand, anglais, français, espagnol et italien, Benoît XVI a notamment déclaré que "la seule vraie révolution" vient de Dieu. Le pape a appelé les jeunes à découvrir "le vrai visage de Dieu", un Dieu qui "oppose le pouvoir sans défense de l'amour" au pouvoir "tapageur et pompeux de ce monde". Il a été particulièrement applaudi par les jeunes pèlerins, quand il a évoqué son prédécesseur Jean Paul II, mort le 2 avril. "Il est avec nous dans cette heure", a-t-il dit dans la seule improvisation de son homélie. Condamnation du terrorisme Benoît XVI a bâti toute son instruction de l'Evangile sur l'histoire des rois mages - thème des JMJ de Cologne - dont les reliques sont conservées dans la cathédrale. Les mages, "dont le coeur était inquiet" et "qui savaient que le monde était désordonné", étaient partis à la recherche d'un roi capable de remédier aux problèmes du temps et étaient tombés en adoration devant le Christ nouveau né à Bethléem, a dit le pape. Devant son jeune public, qui a grandi dans des sociétés souvent critiques vis-à-vis de l'Eglise catholique, Benoît XVI a reconnu que l'"on peut beaucoup critiquer l'Eglise". "Nous le savons, et le Seigneur lui-même nous l'a dit, elle est un filet avec des bons et mauvais poissons, un champ avec le grain et l'ivraie", a-t-il dit. Il a rappelé que Jean Paul II avait "demandé pardon pour ce qui, dans le cours de l'histoire, en raison de l'action et de la parole d'hommes d'Eglise, s'est produit de mal". Dans la journée, le pape avait reçu les dirigeants politiques allemands. Puis il s'était entretenu avec les représentants des communautés musulmanes d'Allemagne. Il a notamment prôné une condamnation claire de toutes les formes de terrorisme, y compris sous couvert de la religion. Il présidera dimanche la messe finale sur ce site. 800.000 personnes venues en trains, autocars, vélos ou à pied devraient y assister. Les pèlerins déjà présents avaient apporté de quoi passer la nuit sur place. Une nuite sans doute blanche, passée à louer Dieu, sous la forme de discussions ou de chansons.