Annonce Baleines : le retour des harpons ? La Commission baleinière internationale (CBI) se réunit en ce début de semaine, à Sorrente en Italie. L'arrivée de nouveaux pays membres risque de signifier la fin du moratoire sur la chasse commerciale qui protège les cétacés. Depuis 1986, le moratoire sur la chasse commerciale protège les baleines de la chasse pratiquée à des fins autres que scientifiques. Mais cette année, la réunion de la CBI s'ouvre avec l'arrivée de 6 nouveaux membres, dont quatre sont favorables à la reprise de la chasse (le Surinam, Tuvalu, la Mauritanie, la Côte d'Ivoire) et deux contre (la Belgique et la Hongrie). Tout pays ayant sa cotisation à jour acquiert le droit de vote. A ce jour il y a 56 membres votants. Mais ce chiffre peut évoluer durant les quatre jours de la réunion. Quant aux autres pays, une centaine, ils sont qualifiés d'observateurs. Trois pays constituent le lobby des chasseurs : le Japon, l'Islande et la Norvège. A l'époque du vote du moratoire, d'âpres négociations avaient permis aux deux premiers de garder un droit de "pêche scientifique", dénoncé aujourd'hui par les associations écologiques comme un moyen détourné de continuer à tuer des baleines à des fins différentes. La Norvège a décidé quant à elle de défier officiellement le moratoire, avec une flotte baleinière de 35 bateaux. Protection des cétacés contre reprise des harpons, les tractations des deux camps pour tenter de convaincre les petits pays vont bon train. L'Italie, pays organisateur, a ouvert le feu des hostilités en défendant le moratoire. Mais la tâche sera d'autant plus ardue que les pro-chasse gagnent du terrain dans les micro-Etats comme Belize ou les îles Grenadine, et les pays africains comme le Bénin ou la Mauritanie. Face à eux, les partisans de la protection recrutent dans les rangs européens, en Amérique Latine et dans les pays comme l'Australie. Un responsable de l'association Greenpeace interrogé par France Info rappelle qu'en 1986, l'association avait réussi à convaincre l'Islande d'abandonner sa chasse à la baleine, qui rapportait 4 millions de dollars, au profit d'un tourisme baleinier plus lucratif s'élevant à 25 millions de dollars. Le tourisme baleinier a été introduit lui aussi dans les débats de la commission, au grand dam des partisans d'un retour des harpons.