Annonce Aux Pays-Bas, le port de la burqa fait débat Un député de droite populiste propose l'interdiction totale. La gauche proteste. eert Wilders, député néerlandais de droite populiste connu pour son islamophobie, a profité, le 10 octobre, d'un débat au Parlement sur la radicalisation des jeunes musulmans des Pays-Bas pour glisser une proposition : l'interdiction de la burqa (voile porté en Afghanistan notamment, qui recouvre entièrement le visage des femmes). Enquête. Rita Verdonk, la ministre de l'Intégration, a tenu compte de la suggestion, et commandé une enquête à son administration, afin de déterminer dans quelles circonstances exactes «de temps et de lieu» la burqa pourrait être interdite. Par respect de la liberté de religion, il n'est pas question d'une prohibition totale de la burqa aux Pays-Bas, comme c'est déjà le cas dans les villes belges d'Anvers et Gand, où la police verbalise les citoyens qui se promènent «masqués». «En revanche, le voile pourrait être interdit dans des endroits précis, comme aux matchs de football, en raison de la nécessité de pouvoir identifier les gens dans les stades», explique la porte-parole de Rita Verdonk. Le projet, soutenu par la majorité de centre droit au Parlement, a provoqué un tollé à gauche. Les Verts du parti Groenlinks y voient une «provocation» à l'égard de la communauté musulmane. «C'est un non-débat», ont dit les travaillistes du PVDA, principal parti d'opposition, dans la mesure où les femmes concernées restent en quantité négligeable. «La burqa n'est pas un si gros problème», a renchéri Ahmed Tonca, le président de l'Organe de contact entre les musulmans et le gouvernement. Fonctionnaires. Dans un pays où l'opinion se déclare majoritairement contre le foulard islamique, pour l'instant autorisé partout, la burqa prend une dimension symbolique. Selon une enquête publiée en août par l'institut TNS Nipo, 80 % des Néerlandais voudraient qu'une loi interdise aux fonctionnaires le port de tout vêtement islamique, des atours aujourd'hui considérés comme «un refus de se conformer aux normes hollandaises». Jan Peter Balkenende, le Premier ministre, trouve de son côté «inquiétant» le fait que les tensions aux Pays-Bas s'aggravent sur les questions religieuses. «Les musulmans sont regardés avec méfiance et les différences exagérées», a-t-il déclaré mardi, en Hongrie.