Lancement AUTOMOBILE Signature d'une nouvelle alliance industrielle cette année Fiat joue son avenir avec la «Grande Punto» «Voici l'automobile avec laquelle nous entendons tourner une page et dire à nos concurrents et à nos clients : Fiat est de retour sur le marché» : c'est avec orgueil et émotion que le président du groupe, Luca di Montezemolo, a présenté hier la «Grande Punto», la dernière-née des gammes turinoises. Il s'agit d'un lancement en grande pompe comme Fiat n'en avait pas fait depuis douze ans. C'est dire l'importance que le groupe attache à ce modèle qui a nécessité un investissement de 826 millions d'euros. Déclinée en dix-neuf versions, six moteurs et treize couleurs, la nouvelle Punto se lance à l'assaut d'un marché très encombré où elle sera notamment en compétition avec la Renault Clio III. Avec la Punto, Fiat automobile joue une partie de son avenir, car elle représente plus de 40% du chiffre d'affaires de la seule marque Fiat. La Punto doit permettre à cette dernière d'enrayer l'érosion de ses parts de marché, tombées à 6,6% en Europe au premier semestre 2005, contre 13,8% en 1990. Le constructeur compte en vendre au moins 360 000 par an jusqu'en 2011. C'est moitié moins que la première Punto, lancée en 1983 et vendue depuis à 6 millions d'exemplaires. Mais la concurrence est aussi plus vive : «La première Punto avait six rivales. Le nouveau modèle en compte vingt.» Hier, la dernière-née a eu droit à un concert d'encouragements et de louanges. «C'est la meilleure voiture que nous ayons jamais construite», renchérit Luca de Meo, responsable commercial de la marque. Silvio Berlusconi lui a adressé ses voeux en la qualifiant de «belle voiture italienne, innovatrice et de haut contenu technologique». Le leader des Démocrates de gauche, Piero Fassino, qui est turinois, a exprimé toute sa confiance et son espoir de voir Fiat relever le défi. Pour l'administrateur délégué du groupe, Sergio Marchionne, ce lancement survient à un moment crucial. Les problèmes financiers sont moins aigus : «Fiat peut désormais concentrer tous ses efforts sur ses activités industrielles», affirme-t-il. Ces quatre dernières années, la branche automobile a pesé sur les comptes du groupe en perdant 8 milliards d'euros. Fiat Auto a réduit ses pertes des deux tiers au deuxième trimestre 2005, une tendance appelée à se poursuivre et même à s'accélérer jusqu'au retour au bénéfice, prévu pour 2007. Toutes les énergies seront concentrées au cours des deux prochaines années sur la remise en forme industrielle du constructeur automobile. Sergio Marchionne entend nouer, d'ici à la fin 2005, une nouvelle alliance industrielle sur le modèle de celle conclue récemment avec PSA Peugeot Citroën en Turquie dans les véhicules utilitaires. Fiat Auto ne s'alliera pas à un constructeur asiatique, a simplement précisé l'administrateur délégué en écho aux rumeurs sur l'intérêt de groupes chinois pour Fiat. Et d'ici à 2008, le constructeur investira 10 milliards d'euros, dont 4 milliards en recherche et développement, afin de produire vingt nouveaux modèles et d'en «relooker» 28 autres.
