Arrestation Augusto Pinochet a été inculpé pour fraude fiscale Le juge Carlos Cerda a ordonné, mercredi 23 novembre, l'arrestation de l'ex-dictateur Augusto Pinochet et son assignation à résidence. Il l'a inculpé pour fraude fiscale dans le cadre de l'enquête sur ses comptes bancaires secrets à l'étranger et l'a mis en liberté sous caution. Le magistrat, qui a fixé le montant de la caution à environ 22 600 dollars, a invoqué l'âge de l'ex-dictateur, qui fêtera ses 90 ans le 25 novembre et estimé que "sa liberté ne représentait pas un danger pour la sécurité de la société". Le juge chilien enquête sur l'origine de sa fortune. Il le soupçonne d'avoir dissimulé plus de 27 millions de dollars, retrouvés sur une centaine de comptes bancaires ouverts notamment auprès de la banque Riggs de Washington et dans des paradis fiscaux. L'épouse de l'ex-dictateur, Lucia Hiriart, et son fils Marco Antonio Pinochet sont également poursuivis pour complicité dans ce dossier, et avaient été précédemment arrêtés. QUATRIÈME MANDAT D'ARRÊT EN SEPT ANS Augusto Pinochet avait été entendu à plusieurs reprises ces derniers jours, dans sa maison de la Dehesa, quartier luxueux de l'est de Santiago, où lui a été signifié son assignation à résidence. Il avait également été interrogé durant cette période par le juge chilien Victor Montiglio, qui enquête sur sa responsabilité dans l'Opération Colombo, un massacre d'opposants politiques en 1975. L'immunité d'Augusto Pinochet en tant qu'ancien président avait été levée par la Cour suprême du Chili le 14 septembre pour le dossier de l'Opération Colombo, puis à nouveau le 19 octobre pour celui des comptes secrets à l'étranger, chaque affaire étant instruite séparément. Ordonnés à la suite de la levée d'immunité, des examens médicaux ont récemment conclu que l'état de santé physique et mental de l'ancien dictateur lui permettait d'être jugé. Jusqu'à présent, l'ancien dirigeant chilien a toujours échappé à un procès, la Cour suprême ayant estimé à deux reprises, respectivement en 2002 (Caravane de la mort) et septembre 2005 (opération Condor), qu'une "démence modérée" l'empêchait de se défendre de ces accusations de violations des droits de l'homme. La remise en liberté d'Augusto Pinochet devra être confirmée par la Cour d'appel de Santiago. C'est la quatrième fois en sept ans que l'ancien dictateur fait l'objet d'un mandat d'arrêt.