Annonce AUDIOVISUEL Les membres du CSA auditionneront les prétendants à la présidence de la télévision publique les 4 et 5 juillet Francetélévisions : cinq candidats en lice Les dés sont jetés. Ils ne sont plus que cinq à être candidats à la présidence de Francetélévisions, l'un des derniers postes publics prestigieux à pourvoir d'ici à 2007. Simone Harari, José Frèches, Norbert Balit, Patrick de Carolis et Marc Tessier seront auditionnés les 4 et 5 juillet par les neuf sages du CSA. Ces derniers rendront leur verdict le 6 juillet dans la journée. Pour emporter la mise, le futur président de l'audiovisuel public devra totaliser au moins cinq voix. Théoriquement, deux tours maximum sont prévus. Il reste maintenant trois semaines aux candidats pour peaufiner leur argumentaire. Marc Tessier : la continuité C'est le candidat de la continuité. Nombre d'observateurs estiment que le contexte politique plaide autant en sa faveur que l'excellence de son bilan comptable. En six ans, cet inspecteur des finances âgé de 59 ans a remis à flot un groupe de télévision réputé budgétivore. A son actif, notamment, son rôle de pionnier dans l'aventure Canal +, à laquelle il invente un destin international. Il sera écarté du groupe de télévision payante en 1993 par Pierre Lescure, date à laquelle il deviendra le patron dynamique du Centre national de la cinématographie. Nommé en 1999 président de Francetélévisions, qu'il fallait transformer en groupe industriel, son sens du consensus lui fera traverser toutes les majorités politiques. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, l'homme a su, quand il le fallait, revoir ses ambitions à la baisse notamment en ce qui concerne la télévision numérique terrestre et la chaîne d'info internationale. Patrick de Carolis affiche son plan de relance Il joue sur l'effet de surprise d'une candidature tardive. Son profil atypique dans un monde dominé par les professionnels de l'administration et du management pourrait séduire bon nombre des membres du CSA, issus de la production ou ayant dirigé des entreprises audiovisuelles. La notoriété de Patrick de Carolis comme écrivain et journaliste mais aussi son expérience de producteur et d'animateur de l'un des «hits» de la télévision publique – «Des racines et des ailes» – en feraient un candidat séduisant. Son «plan de relance global de l'audio visuel» tant en ce qui concerne les structures que «les axes éditoriaux et stratégiques» se veut ambitieux. Une fougue qui rappelle que celui qui a aussi écrit un livre avec Bernadette Chirac est le plus jeune des candidats en présence. Les commentaires vont bon train sur la plausible présence dans son équipe de Patrick Duhamel. Les deux hommes ont en commun de bien connaître la télévision pour avoir travaillé dans quasiment toutes les grandes chaînes françaises. Simone Harari : «la» candidate C'est la grande prêtresse de la production audiovisuelle en France. En 1985, cette femme d'affaires au caractère bien trempé prend les rênes de la maison de production Télé-Images International. Simone Harari développera son groupe en gérant au cordeau une croissance externe et en démultipliant ses activités de production sur tous les genres et à l'international. Ancienne élève de l'ENA – ce qui lui ouvre un solide carnet d'adresses –, Simone Harari a fait ses classes audiovisuelles à la Sofirad, Havas ou encore Pathé Images. Il y a un peu plus d'un an, elle a été élue présidente l'USPA, syndicat qui défend les intérêts de la production française. Nul doute que son programme électoral prendra en compte cette dimension. Norbert Balit, l'habitué de la TV publique C'est un habitué de la télévision publique. En tout, il y aura passé plus de vingt ans, occupant toutes les fonctions possibles depuis le poste de simple journaliste jusqu'à la direction générale adjointe de La Cinquième. A partir de 1997, on le retrouve dans le giron de Multithématiques, la filiale de chaînes thématiques de Canal +, où il a dirigé plusieurs chaînes avant de devenir numéro deux d'i-Télé, la chaîne d'info en continu. Fort de cette expérience, il sera appelé par Matignon comme expert dans le dossier de la chaîne d'info internationale. Candidat malheureux à la présidence de Radio France il y a un an, Norbert Balit se réclame d'un monde de «saltimbanques». José Frèches : l'iconoclaste C'est l'homme multicarte. José Frèches est l'unique candidat dont la candidature est ouvertement «politique». Ce sinologue a débuté sa carrière comme conservateur de musée. Il a choisi d'abandonner, en 2000, la présidence du Midi libre pour se consacrer à l'écriture de romans à succès consacrés à la Chine. Mais cet homme, proche de Jacques Chirac, qu'il épaula lorsque ce dernier était maire de Paris, a aussi été administrateur de nombre d'entreprises allant de la galerie d'art à la publicité en passant par les laboratoires pharmaceutiques. Sur son site, il défend une candidature enthousiaste et lyrique.