Nomination Au Togo, l'opposant modéré Edem Kodjo a été nommé premier ministreEdem Kodjo est nommé premier ministre" : le ministre de la communication togolais, Pitang Tchalla, a lu le décret présidentiel de nomination, mercredi 8 juin au soir, à la télévision nationale. A 67 ans, le président de la Convergence patriotique panafricaine (CPP, opposition modérée), retrouve ainsi, sous la présidence de Faure Gnassingbé, le poste qu'il avait occupé de 1994 à 1996, au temps du règne de son père, Gnassingbé Eyadéma, décédé le 5 février. Edem Kodjo succède à M. Koffi Sama, chef du gouvernement depuis juin 2002 qui a présenté sa démission "depuis quelques jours", selon une source proche de la présidence. La coalition de l'opposition dite "radicale", dont le candidat Emmanuel Bob Akitani a obtenu 38,25 % des voix lors du scrutin présidentiel contesté du 24 avril, avait demandé fin mai à M. Gnassingbé, élu selon les chiffres officiels avec 60,15 % des voix, de désigner le premier ministre dans ses rangs. Le nouveau président, qui avait lancé l'idée d'un gouvernement d'union nationale avant l'élection, a toutefois rejeté "catégoriquement", mardi, les propositions de cette coalition. Ses services ont justifié ce refus en dénonçant une "plate-forme revendicative" visant à "annihiler notamment le pouvoir constitutionnel du président de la République et de l'Assemblée nationale". "RÉCONCILIATION NATIONALE" L'opposition modérée, et notamment la CPP de M. Kodjo, avait fait savoir, depuis plusieurs semaines, qu'elle était favorable à une participation au gouvernement. Le président du Parti pour la démocratie et le renouveau (PDR), l'une des principales formations de cette opposition modérée, Zarifou Ayéva, avait indiqué qu'un gouvernement d'union nationale était la "seule porte de sortie" de la crise au Togo. Et un sommet a réuni, le 19 mai, à Abuja (Nigeria), l'opposition et le pouvoir togolais sous l'égide de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao) et de l'Union africaine (UA).Le directeur de cabinet de M. Gnassingbé, Pascal Bodjona, affirmait, mardi, que "le chef de l'Etat prendra(it) ses responsabilités" et que le futur "premier ministre peut être issu de l'opposition". "L'essentiel c'est qu'on ait un homme qui puisse conduire, avec l'appui de tous les Togolais de bonne volonté, le processus de réconciliation nationale", avait-il ajouté. M. Kodjo se chargera de mener, avec M. Gnassingbé, les consultations avec des partis politiques en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale, a-t-on précisé de source proche de la présidence.
