Annonce Au Royaume-Uni, le "traitement de choc" des travaillistes Gordon Brown veut supprimer un poste sur quatre et délocaliser 16  000 emplois hors de Londres. Londres de notre correspondant Dans le secteur public britannique, le credo rentabilité-efficacité-compétitivité est plus vigoureux que jamais. Le gouvernement Blair a poursuivi la réforme de l'administration centrale entamée par les conservateurs entre 1988 et 1997. En juillet, le chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown, a proposé de supprimer 104 000 des 512 000 postes de l'administration centrale d'ici à 2008. Le gouvernement travailliste entend généraliser cinq pratiques si, comme tout l'indique, il remporte un troisième mandat d'affilée lors des élections générales qui devraient se tenir début mai. Le partenariat public-privé. Le Public Private Partnership (PPP) associe le secteur privé au public public dans les écoles, les hôpitaux et les administrations. Le transfert d'agents au privé implique, la plupart du temps, une baisse des salaires pour des responsabilités similaires. Ce partenariat s'est peu à peu imposé comme mode de financement privilégié des équipements publics. Selon les estimations officielles, ce système - que ses opposants critiquent pour sa complexité et son manque de transparence - permettrait d'économiser jusqu'à 20 % par projet. Il représente près de 15 % de l'investissement public total de l'Etat. Le salaire au mérite. Le Performance-Related Pay est en vigueur, notamment dans l'éducation nationale et la police, où chaque agent est évalué en fonction de sa compétence professionnelle, de son dévouement, de ses rapports avec le public et de ses capacités d'adaptation. Trois quarts des bobbies ont bénéficié, en 2003, de primes liées au mérite. La professionnalisation des personnels. La restructuration prévoit le remplacement d'agents généralistes par des professionnels moins nombreux mais mieux rémunérés, en partie selon leurs résultats. Les agents sont également placés au contact direct du public. L'informatisation. Le recours à l'informatique et la généralisation du paiement électronique devraient entraîner des économies en terme de versement des allocations. Il en est de même avec les achats de fournitures. Les autorités ont investi 6 milliards de livres (8,5 milliards d'euros) dans de nouvelles technologies pour moderniser le matériel. Les délocalisations et la vente d'immobilier. Outre les postes supprimés, Gordon Brown entend délocaliser 16 000 fonctionnaires de différents ministères hors de Londres, dans le Nord et les Midlands, où le coût de la vie est moins élevé. Les ministères des finances, de l'emploi, de la santé, de la défense, de l'éducation et de l'industrie devront, d'ici à quatre ans, avoir déconcentré une partie de leurs activités hors de la capitale. La vente d'une partie du patrimoine immobilier de l'Etat est également à l'ordre du jour. "Les fonctionnaires auxquels on aura demandé de changer d'emploi se verront offrir une formation professionnelle", s'est engagé le grand argentier. Malgré ces promesses, les syndicats de fonctionnaires ont organisé une grève, le 5 novembre 2004, dans l'indifférence générale. Depuis 2001, le chancelier de l'Echiquier a massivement investi dans l'éducation, les transports et la santé pour "garantir des services publics de première classe" aux Britanniques. Cette remise à niveau était indispensable après de longues années de sous-investissement. Les sondages indiquent toutefois que le public demeure très sceptique sur l'efficacité de ces investissements massifs.