Démission Au Brésil, le secrétaire général du parti de "Lula" a démissionnéLe secrétaire général du Parti des travailleurs (PT), au pouvoir, Silvio Pereira, a démissionné de ses fonctions, lundi 4 juillet, alors que se multiplient les prises de position pour une épuration plus large de la direction du parti, confrontée à des accusations de corruption.Dans sa lettre de démission adressée au président du parti, José Genoino, M. Pereira a indiqué qu'il entend se "consacrer intégralement" à sa défense dans le cadre des enquêtes parlementaires en cours. Le secrétaire général du PT – parti du président "Lula" – est l'un des dirigeants de l'organisation mis en cause récemment dans des dénonciations sur l'achat de députés et la mise en place de financements illicites de son parti.Cette démission intervient à la veille d'une réunion extraordinaire de l'exécutif national du parti, composé de vingt et un membres, convoquée d'urgence après des révélations embarrassantes publiée ce week-end dans la presse sur le financement de l'organisation.L'hebdomadaire Veja avait en effet publié, samedi, des documents montrant l'existence de liens anciens et étroits entre le PT et le publicitaire Marcos Valerio, accusé d'être au centre d'un vaste système de financement politique illégal et de l'achat de vote de députés. Ces liens avaient jusqu'à présent été niés par la direction du PT et Marcos Valerio.Les premiers visés par les révélations du week-end sont le président du parti, José Genoino, et le trésorier, Delubio Soares, cosignataires en février 2003 d'une demande d'emprunt bancaire de 2,4 millions de reals (0,8 million d'euros), avec comme garant le publicitaire Marcos Valerio.PROCHAIN REMANIEMENT GOUVERNEMENTALJosé Genoino, Delubio Soares et Silvio Pereira avaient été mis en cause au début du mois de juin par le député Roberto Jefferson, du Parti travailliste brésilien, allié du gouvernement, auteur des dénonciations sur la mise en place par le PT, depuis 2003, d'un système de paiement mensuel des députés en échange de leur soutien au Parlement.Ces accusations avaient entraîné, le 16 juin, la démission du ministre José Dirceu, chargé du cabinet présidentiel, montré du doigt par M. Jefferson comme le maître d'œuvre de l'opération.Lundi, plusieurs voix se sont élevées au sein du PT pour demander la démission du président du parti, José Genoino, dont celle de Ricardo Berzoini, ministre du travail. "Avec tout le respect que j'ai envers son histoire et son engagement politique, je crois qu'il serait bon pour M. Genoino qu'il tire au clair ces questions sans être chargé du travail quotidien de président du PT", a dit le ministre.Le second vice-président du parti, Romenio Pereira a déclaré, de son côté : "Sur dix personnes [du parti] avec lesquelles j'ai parlé dimanche et lundi, huit ou neuf demandent la démission du président."La démission du secrétaire général du PT est intervenu le jour où devait être annoncé un remaniement gouvernemental marqué par une ouverture vers les partis du centre et de droite, au détriment du parti présidentiel. Selon la télévision brésilienne, ce remaniement ne devrait pas intervenir avant mardi ou mercredi.Outre la crise du PT, le remaniement s'est compliqué, lundi, avec des accusations touchant l'un des responsables du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre), prévu pour être le principal partenaire du PT au sein du futur gouvernement. Le chef du groupe parlementaire PMDB à la Chambre des députés, José Borba, accusé d'avoir été l'un des bénéficiaires de versements du PT, a en effet reconnu, lundi, connaître Marcos Valerio, alors qu'il l'avait auparavant démenti.
