Attentat Attentat-suicide à Bagdad, un nouveau charnier découvert Les violences ne faiblissent pas en Irak. Hormis l'attentat-suicide à Bagdad mercredi matin, au moins 26 personnes ont été tuées ces dernières vingt-quatre heures, dont un haut responsable du ministère de l'intérieur. Par ailleurs, un nouveau charnier de 30 personnes a été découvert dans la ville irakienne de Qaïm, près de la frontière syrienne. Au moins deux personnes ont été tuées et une trentaine d'autres blessées dans un attentat-suicide perpétré, mercredi matin 9 mars, par un kamikaze à bord d'un camion à ordures à Bagdad, selon des sources de sécurité et hospitalières. Vers 6 h 30 (4 h 30 à Paris), un camion à ordures a foncé dans une rue fermée à la circulation pour venir exploser dans un parking situé entre le ministère de l'agriculture et un hôtel où résident des étrangers travaillant notamment dans le secteur de l'électricité, ont indiqué des gardes et des habitants. Deux attaques contre deux barrages dressés dans la rue ont précédé l'attentat, ouvrant la voie au camion à ordures. "J'ai vu une BMW noire s'arrêter au barrage et tirer sur le garde. Il y avait une relève de la garde à ce moment-là. Il a tué le garde et ouvert la voie au camion à ordures", a indiqué Haïdar Hamid, qui travaille dans un atelier de réparation mécanique à proximité. CRATÈRE DE DEUX MÈTRES DE PROFONDEUR Cette première attaque a été lancée au RPG, ont précisé un habitant, Adnane Kazem, et un policier sous le couvert de l'anonymat. Puis deux hommes portant des uniformes de la police qui avaient garé leur voiture sont arrivés à pied jusqu'au barrage suivant et ont abattu le garde en faction, selon M. Kazem et Mohammad Fadel, un jeune employé d'une boulangerie qui livrait du pain. "Les deux hommes ont abattu le garde à l'entrée principale du ministère, et des gardes ont ouvert un feu nourri depuis l'Hôtel Sadir", a précisé M. Fadel. Le camion à ordures est arrivé ensuite, pour venir exploser dans le parking, creusant un cratère de deux mètres de profondeur et de quatre mètres de large entre le ministère et l'hôtel. "Il était environ 6 h 30, je venais de quitter mon service pour être remplacé par mon collègue. Un camion à ordures jaune, conduit par un seul chauffeur, est arrivé sur place avant d'exploser, tuant mon collègue", a raconté un des gardes blessés, Hassan Ogla Mahmoud, 65 ans, admis à l'hôpital Ibn Nafis, à quelques centaines de mètres. Un correspondant de l'AFP a vu des dizaines de voitures en flammes, qui dégageaient une épaisse fumée noire. Des pompiers à bord de six voitures ont fini par maîtriser l'incendie, tandis que les ambulances emmenaient les blessés, gardes ou habitants. L'armée américaine se trouvait sur les lieux. Un colonel de police a affirmé aux journalistes qu'il y avait eu deux morts et un nombre indéterminé de blessés. Un responsable de l'hôpital Ibn Nafis a indiqué que 27 blessés, dont huit femmes et deux enfants, avaient été admis dans l'établissement. L'hôpital Yarmouk a reçu un blessé, selon un médecin. NOUVEAU CHARNIER DÉCOUVERT Les corps de 30 personnes exécutées par balle ont été découverts dans la ville irakienne de Qaïm, près de la frontière syrienne, a indiqué mercredi une source policière irakienne à Ramadi, chef-lieu de la province occidentale d'Al-Anbar. "Nous avons maintenant trente corps et les recherches continuent pour tenter d'en trouver d'autres", a déclaré le général Jassem Dlimi de la police de Ramadi", citant un nouveau bilan. Cette source a estimé qu'il pourrait s'agir de corps de "soldats irakiens" et ajouté que leur mort remonte à "plus d'une semaine". Mardi, l'armée américaine avait indiqué avoir découvert 15 corps décapités d'hommes et de femmes près de Latifiya, à 40 km au sud de Bagdad, lors d'une opération mardi dans une ancienne base militaire utilisée par le passé par la guérilla. Par ailleurs, un Irakien a été tué et trois autres ont été blessés, mercredi matin, dans une attaque contre un minibus les transportant dans le sud de Bagdad, a-t-on appris de source policière. Les violences ne faiblissent donc pas en Irak. Au moins 26 personnes ont été tuées ces dernières vingt-quatre heures, dont un haut responsable du ministère de l'intérieur. La section irakienne du réseau terroriste Al-Qaida, dirigée par le Jordanien Abou Moussab Al-Zarkaoui, a revendiqué cet assassinat sur Internet. L'armée américaine a également fait état de l'arrestation de 41 rebelles présumés et de la découverte de caches d'armes ces dernières quarante-huit heures dans la province sunnite d'Al-Anbar, dont Ramadi est la capitale.