Attentat Attentat-suicide à Bagdad, enlèvement d'un religieux chrétien à Mossoul Au lendemain d'une journée particulièrement sanglante en Irak, Bagdad s'est réveillée mardi matin sous le bruit d'un attentat-suicide contre le siège d'un parti chiite faisant trois morts et des blessés. Lundi, l'archevêque catholique syriaque de Mossoul, Basile Georges Casmoussa, a été enlevé dans cette ville devenue un foyer de l'insurrection. Une voiture piégée a explosé mardi près du siège à Bagdad du principal parti chiite d'Irak, tuant trois personnes et en blessant deux autres, a indiqué un porte-parole de cette formation politique donnée pour favorite aux élections du 30 janvier. "Un kamikaze a tenté de pénétrer dans le bâtiment" du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), a précisé ce porte-parole. Mais la voiture piégée a explosé à un barrage routier à une soixantaine de mètres du bâtiment du siège du parti où réside le chef de ce mouvement, Abdel Aziz Hakim, a encore indiqué le porte-parole. Il s'agit du deuxième attentat visant les bureaux du CSRII à Bagdad après celui qui avait fait 13 morts et 66 blessés le 27 décembre dernier. Il avait ensuite été revendiqué par le groupe de l'islamiste Abou Moussab Al-Zarkaoui, lié au réseau terroriste Al-Qaida. Le CSRII est la principale formation chiite en Irak. Il conduit une liste donnée favorite pour les élections du 30 janvier. "Nous te disons, Hakim, que si une flèche t'a raté, il en reste encore d'autres", avait indiqué un communiqué attribué à ce groupe sur Internet. Le frère de M. Hakim, l'ayatollah Mohammad Baqer Hakim, avait été tué dans un attentat fin août 2003, dans la ville sainte chiite de Nadjaf, à 160 km au sud de Bagdad. Cette attaque à la voiture piégée, perpétrée à la sortie du mausolée d'Ali, principal lieu saint des chiites, avait fait plus de 80 tués. ARCHEVÊQUE SYRIAQUE ENLEVÉ Cet attentat-suicide intervient au lendemain d'une journée marquée par la mort de plus de 80 personnes et l'enlèvement de l'archevêque catholique syriaque de Mossoul. Basile Georges Casmoussa, l'archevêque de la communauté catholique syriaque de Mossoul, ville du nord de l'Irak devenue un foyer de l'insurrection, a été enlevé par des hommes armés, selon deux ecclésiastiques de la cité. "Un groupe d'hommes armés circulant à bord de deux voitures a attaqué Mgr Casmoussa, qui s'apprêtait à monter dans sa voiture en compagnie de son chauffeur dans le quartier Al-Chourta à Mossoul. Les assaillants ont maîtrisé Mgr Casmoussa et l'ont jeté dans le coffre de leur voiture avant de prendre la fuite", a déclaré à l'AFP le Père Faraj, de l'Eglise chaldéenne de Mossoul. Les assaillants ont "laissé le chauffeur sur le lieu de l'attaque", qui s'est déroulée à 17 heures locales (15 heures à Paris), une heure avant le début du couvre-feu en vigueur à Mossoul, à 375 km au nord de Bagdad, a-t-il précisé. A Rome, le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro Valls, a déploré "de la façon la plus ferme cet acte terroriste et demande que Mgr Casmoussa soit rendu rapidement sain et sauf à son ministère". Le patriarche catholique chaldéen de Bagdad, Emmanuel Delly, joint au téléphone par l'agence des missionnaires Misna, a affirmé que Mgr Casmoussa avait été "enlevé alors qu'il sortait d'une maison où il s'était rendu en visite pastorale, dans son diocèse de Mossoul". "Il a été embarqué à bord d'une voiture. Nous ne savons pas qui l'a enlevé, ni les raisons de ce geste. Nous faisons notre possible pour retrouver ses traces et espérons réussir à le sauver", a-t-il ajouté. Mgr Casmoussa, originaire de Karakoche, en Irak, est âgé de 66 ans. Ordonné prêtre en 1962, il a été nommé archevêque par le pape Jean Paul II le 8 mai 1999. La communauté syriaque est composée de 35 000 fidèles concentrés dans la région de Mossoul. Cette ville compte en outre une autre communauté catholique, quelque 20 000 fidèles chaldéens, dont l'archevêque est Mgr Paulos Farai Rahho. Avec AFP Un soldat américain tué à Al-Anbar Un marine américain a été tué au combat lundi à Al-Anbar, portant à trois le nombre de soldats tués dans cette province rebelle, irakienne, a annoncé mardi l'armée américaine dans un communiqué. Ces soldats ont été tués dans des "missions de sécurité et de stabilisation dans la province d'Al Anbar", selon l'armée. Ces morts portent à 1 360 le total des pertes américaines au combat depuis le début de l'invasion de l'Irak en mars 2003. (-AFP)