Attentat Attentat meurtrier dans une mosquée de KandaharL'attentat-suicide perpétré mercredi 1er juin dans une mosquée de Kandahar (sud de l'Afghanistan) a fait "dix-sept morts, dont le chef de la police de Kaboul, et 36 blessés", a affirmé le porte-parole du ministère de l'intérieur afghan Lutfullah Mashal. "Il s'agit d'un attentat-suicide perpétré par les ennemis de l'Afghanistan et de l'islam", a affirmé le porte-parole en confirmant que le général Mohammed Akram Khakrizwal, chef de la police de Kaboul et ancien chef de la police de Kandahar, figurait parmi les victimes. Auparavant, le ministère de l'intérieur avait fait craindre à un bilan beaucoup plus lourd. "Nous n'avons pas encore de chiffre exact concernant les victimes, mais des dizaines de personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées", avait indiqué Lutfullah Mashal."L'explosion a eu lieu vers 9 heures ce matin (7 heures à Paris) dans la mosquée d'Abdul Rab lors d'une cérémonie de prières pour la mort du mollah Abdullah Fayaz", tué dimanche 29 mai à Kandahar dans une attaque revendiquée par les talibans, a précisé M. Mashal. Kandahar est le berceau de l'ancien régime des talibans, chassé du pouvoir à la fin 2001 par la coalition militaire sous commandement américain."Les causes de l'explosion ne sont pas encore connues", a ajouté M. Mashal, en précisant que "des responsables provinciaux se trouvaient dans la mosquée lors de l'explosion".REPRISE DE LA GUÉRILLALe mollah Abdullah Fayaz, chef du conseil islamique de la province de Kandahar, avait été tué dimanche "par deux hommes à motos alors qu'il se trouvait devant son bureau" de Kandahar, avait indiqué la police locale. Abdul Latif Hakimi, qui se présente comme le porte-parole des talibans, avait revendiqué cette attaque par téléphone auprès de l'AFP dimanche.Le mollah Fayaz avait organisé, la semaine dernière, une réunion des oulémas (responsables islamiques) de la région de Kandahar, qui avaient alors décidé de retirer le titre d'amirul mominine ("chef de tous les croyants") au mollah Omar, le leader spirituel des talibans, actuellement en fuite.Après une accalmie hivernale, les rebelles antigouvernementaux (talibans, Al-Qaida ou autres mouvements) ont repris leurs activités de guérilla, notamment dans leurs anciens bastions du sud et du sud-est de l'Afghanistan, proches du Pakistan, contre les forces de sécurité afghanes et étrangères et les civils afghans.Depuis le début de l'année, et sans compter l'attentat de jeudi, les affrontements ont fait plus de 250 victimes, en majorité des rebelles, selon les bilans des autorités afghanes et américaines, non confirmés par d'autres sources.
