Attentat Attentat meurtrier à Diyarbakir, dans le sud-est de la TurquieAu moins onze personnes, dont sept enfants, sont mortes et quatorze autres blessées dans un attentat à la bombe, survenu dans la soirée du mardi 12 septembre, dans la ville à majorité kurde de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, a-t-on indiqué de sources médicales. Mercredi, la presse turque accusait les "terroristes" d'avoir "massacré des enfants".Le bureau du gouverneur régional a indiqué qu'il s'agissait d'un attentat à la bombe, sans se prononcer sur ses auteurs. La chaîne de télévision CNN-Turk a affirmé que la bombe avait été activée par télécommande, probablement par un téléphone portable. Elle n'a pas donné d'indications sur les auteurs de l'attentat. D'après des informations non confirmées, la bombe était posée à un arrêt d'autobus près du parc et la plupart des victimes attendaient à cet arrêt. La police a lancé une vaste opération de sécurité après l'explosion, contrôlant les entrées et les sorties de la ville.L'attentat, le plus meurtrier depuis le début de l'année en Turquie, a eu lieu à 21 heures près d'un arrêt de bus, dans un parc du quartier de Baglar à Diyarbakir, principale ville du Sud-Est et foyer du séparatisme kurde. Il s'est produit quelques heures seulement après l'arrivée à Ankara d'un envoyé spécial du gouvernement américain venu discuter des moyens de contrer les rebelles kurdes du PKK. Une rencontre entre le président américain, George W. Bush, et le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, est par ailleurs prévue le 2 octobre, à Washington, sur ce sujet. La Turquie a souvent reproché aux Etats-Unis de ne pas agir contre le PKK, qui utilise le nord de l'Irak comme base arrière pour des attaques dans le Sud-Est turc.ACTIONS VIOLENTES EN HAUSSECe nouvel attentat pourrait accentuer la pression sur le gouvernement de M. Erdogan, déjà vivement critiqué pour son incapacité à mettre un terme aux violences dans le sud-est du pays. Lundi, le principal parti pro-kurde du pays, le Parti de la Turquie démocratique (DTP), a appelé les rebelles kurdes du PKK à un cessez-le-feu.Le PKK, classé parmi les mouvements terroristes par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a accru ses actions violentes, en particulier cet été, après avoir mis fin en juin 2004 au cessez-le-feu unilatéral qu'il avait observé pendant cinq ans.Les rebelles kurdes ont revendiqué cette année la responsabilité de seize attentats à la bombe à travers la Turquie, qui ont notamment visé des stations balnéaires dans l'Ouest, et dans lesquels 12 personnes sont mortes et 200 autres ont été blessées. Le conflit kurde a fait plus de 37 000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK en 1984.
