Attentat Attentat manqué contre Anatoli Tchoubaïs, chef du monopole de l'électricité russe Un engin a explosé, jeudi 17 mars, au passage de la voiture du chef du monopole russe de l'électricité Anatoli Tchoubaïs, qui a ensuite fait l'objet de tirs à l'arme automatique. M. Tchoubaïs n'a pas été touché. Des inconnus ont ouvert le feu sur la voiture blindée du patron de SEU, Anatoli Tchoubaïs, jeudi 17 mars, alors que son cortège entrait sur la chaussée de Minsk, en banlieue de Moscou. Une explosion a précédé les tirs. M. Tchoubaïs n'a pas été touché et a pu gagner son bureau, a déclaré Andreï Trapeznikov, chef du service de presse du monopole de l'électricité. Les deux hommes qui ont tiré étaient en tenue de camouflage et se sont ensuite enfuis dans la forêt, a ajouté la police. Les gardes du corps ont répliqué par des tirs, selon l'agence Interfax citant une source policière. L'explosion - dont la puissance a été estimée à l'équivalent de 500 grammes de TNT par la police - a fait un blessé, a relevé l'agence Ria-Novosti. "ASSEZ CLAIREMENT" Anatoli Tchoubaïs a déclaré "comprendre assez clairement qui a pu organiser l'attentat" sans préciser à qui il pensait en particulier. "L'essentiel de ce que je peux dire aujourd'hui est que tout ce que j'ai fait, en réformant le système énergétique du pays, en unifiant les forces démocratiques, je continuerai à le faire avec une force redoublée", a-t-il ajouté dans un communiqué publié par SEU, le monopole de l'électricité qu'il dirige depuis 1998. Anatoli Tchoubaïs, directeur général de SEU depuis le printemps 1998, est l'une des personnalités les plus connues du monde économique et politique russe. Réformateur libéral, honni par les uns, porté au pinacle par les autres, il est le père des privatisations russes et arpente les couloirs du pouvoir russe depuis l'éclatement de l'URSS en 1991. EXEMPLE D'ENRICHISSEMENT DES OLIGARQUES Il avait été à la tête du vaste programme de privatisations lancé après l'effondrement de l'URSS, à l'origine, aux yeux de la population, du début de l'enrichissement des oligarques. Libéral, ancien vice-premier ministre, il est membre de la direction du parti Union des forces de droite (SPS, opposition extra-parlementaire depuis les dernières législatives). Un autre reponsable de cette formation, Boris Nemtsov, a estimé jeudi matin que la tentative d'attentat était due à des raisons politiques et non à ses fonctions à la tête du monopole de l'électricité. "Tchoubaïs est un homme d'Etat et il est clair pour moi que la tentative d'attenter à ses jours est d'origine politique et n'est pas liée à la réforme en cours à SEU", a-t-il dit, cité par Interfax. Selon M. Nemtsov, M. Tchoubaïs recevait des menaces depuis de longues années. "Ces menaces venaient de ses adversaires politiques" et "certains n'hésitaient pas à parler publiquement de lui régler son compte". "On a déjà promis de me pendre par les pieds aux murs du Kremlin, de m'écarteler, de me couper la tête sur la place Rouge, de me défigurer à l'acide, et beaucoup d'autres choses encore", disait en 2002 M. Tchoubaïs dans une interview au quotidien Izvestia.