Annonce Attaques de villages en Côte d'IvoireLes assaillants non identifiés ont attaqué dans la nuit de samedi à dimanche des postes des forces de sécurité ivoiriennes dans deux villes au nord d'Abidjan, faisant cinq morts et ravivant les menaces qui pèsent sur le processus de paix.Ces attaques ont fait "cinq morts et deux blessés" parmi les Forces de défense et de sécurité (FDS, armée, gendarmerie, police), selon un communiqué de l'armée. La rébellion, qui contrôle le nord du pays, a nié toute responsabilité dans ces attaques, "vivement condamnées" par l'Opération de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci).AGBOVILLE SOUS CONTRÔLE DE L'ARMÉELes deux localités, Anyama, dans la banlieue nord d'Abidjan, et Agboville à 70 km au nord d'Abidjan, étaient dimanche soir à nouveau sous le contrôle des forces loyalistes. "Depuis 17 h 32 (heure locale) les forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire ont repris le contrôle de la localité d'Agboville", a déclaré le porte-parole par intérim des FDS, le commandant Nadjé Zady, à la télévision nationale (RTI, officielle). "Des actions de ratissage sont en ce moment en cours (...) en vue de débusquer et de mettre hors d'état de nuire les derniers élements résiduels en fuite éparpillés dans la zone", a-t-il ajouté, précisant qu'il communiquerait "ultérieurement" le bilan des opérations.La ville d'Agboville (plus de 50 000 habitants) était tombée dimanche matin aux mains d'assaillants vêtus en civil et armés de kalachnikovs, selon plusieurs témoins.Mais des tirs entre armée loyaliste et assaillants avaient éclaté ensuite, a indiqué un habitant contacté par téléphone. "L'armée est entrée avec des véhicules blindés et ça a commencé à tirer", a indiqué ce témoin, qui fait état de la "frayeur des habitants".Un correspondant de l'AFP avait vu dans l'après-midi plus de 200 militaires loyalistes partir en convoi sur la route d'Agboville dans l'intention de reprendre le contrôle de la ville.ATTAQUES NON REVENDIQUÉESUne autre attaque avait eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche à Anyama contre un poste de gendarmerie, faisant cinq morts parmi les gendarmes, selon l'armée. Le poste de gendarmerie portait encore dimanche les marques de l'attaque avec des traces de sang sur le sol, des képis, des treillis et des rangers jetés en désordre au milieu de papiers administratifs, a constaté l'AFP.Dans la matinée, les assaillants avaient quitté les lieux.Ces attaques en zone gouvernementale, loin des positions des rebelles des Forces nouvelles (FN), n'ont pas été revendiquées. Les FN, qui contrôlent la moitié nord du pays depuis la tentative de coup d'Etat de septembre 2002, ont nié toute responsabilité."Il n'y a aucun élément des Forces nouvelles présents dans ces zones-là. Nous ne sommes ni de près, ni de loin concernés par ce qui pourrait se passer dans ces deux localités", a affirmé à l'AFP l'un des porte-parole des FN, Alain Lobognon. "Les derniers événements survenus en zone gouvernementale ne sauraient remettre en cause les engagements des FN dans le processus de paix", a-t-il poursuivi.L'Onuci "a décidé de dépêcher immédiatement des unités sur place pour contribuer au retour au calme et à la paix", a déclaré à la RTI l'adjoint du représentant spécial de l'ONU, Alan Doss, en condamnant les attaques.De son côté, le chef de la force française Licorne, le général Elrik Irastorza, a espéré "que le calme revienne car le processus de paix est bien engagé", à l'issue d'une "réunion de crise" dimanche après-midi avec l'état-major de l'armée ivoirienne. Autre réaction, celle du chef des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, qui a appelé sur la RTI les farouches partisans du président ivoirien, Laurent Gbagbo, "à se mobiliser".
