Expulsion Argentine : Paul Schäfer expulsé vers le Chili L'ex-caporal nazi Paul Schäfer a été expulsé d'Argentine vers le Chili, où il est arrivé dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 mars à bord d'un avion de la force aérienne chilienne.L'ex-caporal nazi Paul Schäfer a été expulsé d'Argentine vers le Chili, où il est arrivé dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 mars à bord d'un avion de la force aérienne chilienne, les autorités argentines ayant accédé à la demande de Santiago qui veut le juger pour pédophilie et tortures pendant la dictature d'Augusto Pinochet. L'apparei,l qui avait décollé dimanche à 0 h 10 (4 h 10, heure de Paris) de la zone militaire de l'aéroport de Buenos Aires, a atterri à l'aéroport international de Santiago à 1 h 15 locale (6 h 15 à Paris).En fuite depuis près de huit ans, l'ancien chef de l'enclave allemande Colonia Dignidad, âgé de 83 ans, avait été arrêté, jeudi 10 mars, à Tortuguitas, près de Buenos Aires, et hospitalisé aussitôt en raison d'une hypertension artérielle. La police argentine était sur ses traces depuis plus de six mois.Paul Schäfer était arrivé, samedi soir, à l'aéroport de Buenos Aires dans une ambulance, menotté et avec un gilet pare-balles, entouré d'un dispositif policier spécial supervisé par le ministre de l'intérieur argentin, Anibal Fernandez. Le détenu avait été remis au vice-ministre de l'intérieur chilien, Sergio Correa, qui dirigeait les opérations de transfert dans un appareil des Forces aériennes chiliennes. Un médecin était à bord de l'avion.Attaché avec des courroies sur un brancard, il avait été transféré sur un fauteuil roulant avant d'être mené dans l'avion. Il semblait calme, avec une expression absente, et à même de pouvoir endurer un bref voyage en avion, selon les informations de la chaîne de télévision Cronica TV.SOUS LE COUP DE LA LOI SUR L'IMMIGRATION Le gouvernement chilien a indiqué de son côté que le détenu serait mis, dès lundi 14 mars, à la disposition de la justice du pays. Le juge fédéral argentin Hector Echave, chargé de l'affaire, a expliqué que l'expulsion rapide de Schäfer avait été rendue possible parce que le Chili avait annulé sa demande d'extradition à l'encontre de l'ancien nazi.De ce fait, Schäfer tombait immédiatement sous le coup de la nouvelle loi argentine sur l'immigration, adoptée en janvier 2005, qui prescrit que tout étranger, qu'il soit entré légalement ou illégalement en Argentine, peut être déporté s'il est accusé par un autre pays de crimes contre l'humanité.Après le retrait de la demande d'extradition chilienne, le juge Echave a mis l'ancien brancardier nazi à la disposition de l'Office des migrations, en attendant qu'il soit mené à bord de l'avion militaire chilien qui l'attendait à l'aéroport de Buenos Aires.Paul Schäfer avait disparu de Colonia Dignidad, une secte qu'il avait fondée en 1961 dans le sud du Chili, en faisant courir le bruit qu'il était mort, lorsqu'Interpol a lancé à son encontre en 1996 un mandat d'arrêt international à la suite de plaintes pour pédophilie.Ces plaintes ont débouché sur la condamnation en novembre 2004 de 22 responsables de la colonie allemande pour 27 cas d'abus sexuels sur des enfants de paysans pauvres des environs de Colonia Dignidad.LES JUSTICES ALLEMANDE ET FRANÇAISE DANS L'ATTENTE Le mandat d'arrêt d'Interpol inclut aussi les requêtes du juge Joaquin Billard de la cour d'appel de Santiago, qui enquête sur des disparitions de prisonniers politiques dans l'enceinte de Colonia Dignidad sous la dictature du général Pinochet, selon des sources judiciaires à Santiago.La police chilienne veut également entendre Schäfer à propos de la disparition de l'Américain Boris Weisfeiler, un juif d'origine russe et professeur de mathématiques, dont on a perdu la trace dans la région de la colonie en 1985.En outre la justice allemande souhaite interroger Paul Schäfer "pour abus et corruption de mineurs", et examine la possibilité de demander son extradition, tandis que la justice française souhaite également le juger "pour enlèvement et tortures sur un citoyen français".L'expulsion de Schäfer a été décidée samedi 12 mars au soir, à la veille d'une visite du président argentin, Nestor Kirchner, au Chili. Il doit rencontrer son homologue chilien, Ricardo Lagos, lundi 14 mars.
