Annonce Après le tollé provoqué par l'exclusion du futur marché de la reconstruction en Irak des entreprises de pays hostiles à la guerre, le Pentagone a affirmé mercredi que celles-ci pouvaient encore être éligibles et gagner des appels d'offres si leurs gouvernements décidaient d'envoyer des troupes. Cette décision visant notamment la France, l'Allemagne, la Russie et le Canada, "n'est pas punitive" et les conditions peuvent changer, a indiqué Lawrence DiRita, le porte-parole du Pentagone.La Maison Blanche a expliqué que les contrats étaient financés avec l'argent des contribuables américains et qu'il était normal que les pays n'ayant pas soutenu les Etats-Unis n'en profitent pas.Dans une circulaire du 5 décembre, le secrétaire adjoint américain à la Défense Paul Wolfowitz affirme que la décision est motivée par des questions "essentielles de sécurité" et la nécessité d'encourager des pays tiers à envoyer des troupes en Irak. Pour Washington, sa décision n'est pas contradictoire avec les règles de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). Dans cette circulaire, 63 pays ont été reconnus éligibles pour participer aux appels d'offres, dont les Etats européens présents militairement en Irak, comme la Grande-Bretagne, l'Espagne, l'Italie ou la Pologne.Coups de téléphoneDans le même temps, le président américain George W. Bush a téléphoné aux présidents français et russe Jacques Chirac et Vladimir Poutine ainsi qu'au chancelier allemand Gerhard Schroeder pour s'entretenir de la question de la dette irakienne et de l'exclusion des entreprises des contrats principaux. Ces appels téléphoniques avaient pour but de demander aux dirigeants de ces trois pays de recevoir prochainement James Baker, l'envoyé spécial du président américain pour la question de la dette accumulée par l'ex-régime de Saddam Hussein et qui s'élève à quelque 120 milliards de dollars.Par ailleurs, l'administrateur civil américain en Irak Paul Bremer a jugé comme une évolution "très importante" la création d'un tribunal spécial chargé de juger les crimes contre l'humanité du régime de Saddam Hussein, qui sera mis en place après l'installation du nouveau gouvernement irakien, vraisemblablement cet été.Bruxelles dénonce une "erreur politique"La décision des Etats-Unis est un "signal très mal venu au moment où la communauté internationale est en train d'oeuvrer de façon constructive pour faire de l'Irak un pays ouvert, démocratique, transparent et prospère", a déclaré jeudi le porte-parole de la Commission européenne, Reijo Kemppinen. "La coopération internationale sur la question de la reconstruction d'un pays ne devrait pas être conditionnée à l'avance à la participation de pays à la guerre". La Commission européenne lance un appel à l'administration américaine pour qu'elle "revoit elle-même la compatibilité avec les règles" de l'Organisation Mondiale du Commerce "avant d'envisager une action"
