Assassinat Après l'assassinat d'un ancien élu local, les dirigeants espagnols suspendent la campagne des législatives Atteint par des tirs d'arme à feu, un ancien élu local socialiste est mort des suites de ses blessures, vendredi 7 mars au Pays basque espagnol. La victime est Isaias Carrasco, 42 ans, un ancien conseiller municipal de la ville de Mondragon (entre Bilbao et San Sebastian), qui avait pour habitude de se déplacer sans garde du corps. Selon les premiers témoignages la fusillade aurait eu lieu devant le domicile de M. Carrasco, en présence de sa femme et de sa fille. Pour l'heure, personne n'a revendiqué cet attentat et les autorités espagnoles n'ont pas immédiatement identifié les auteurs des tirs. Toutefois, le ministre de l'intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba a imputé cet acte à l'organisation séparatiste basque ETA, dénonçant une action "vile et lâche". Auparavant, le leader de la droite espagnole, Mariano Rajoy, avait été le plus prompt à exprimer "sa ferme condamnation" de ce "nouvel assassinat des terroristes d'ETA". Selon le quotidien El Pais, M. Carrasco a été atteint à la nuque, méthode habituellement utilisée par les séparatistes basques. "Nous en avons assez qu'ETA agresse le peuple basque en assassinant nos enfants et en tachant notre nom", a souligné Juan José Ibarretxe, le chef du gouvernement autonome basque. Du siège du gouvernement, José Luís Rodríguez Zapatero a pour sa part déclaré que "les terroristes ont voulu interférer dans la manifestation de la volonté pacifique des citoyens convoqués aux urnes". FIN DE CAMPAGNE Peu après l'assassinat, le Parti socialiste espagnol, au pouvoir, et le Parti populaire d'opposition ont décidé de mettre fin à leur campagne électorale pour les élections législatives de dimanche, qui devait initialement s'achever vendredi à minuit. "Le gouvernement a annoncé la suspension de la campagne après avoir pris connaissance de l'attentat", a déclaré une porte-parole du Parti socialiste (PSOE). Le Parti Populaire a fait une annonce similaire. Le gouvernement socialiste espagnol avait relevé, le 21 février, son alerte nationale antiterroriste à son "niveau maximum" pour la période des élections, craignant en particulier qu'ETA, qui a appelé au boycott, ne tente d'influer sur le scrutin en commettant un attentat meurtrier. Dans les premiers jours de la campagne électorale, le groupe armé, responsable de la mort de près de huit cent vingt personnes en quarante ans d'attentats pour l'indépendance du Pays basque, avait perpétré deux attentats à la bombe, dont l'un contre une permanence du parti socialiste, sans faire de victime.