Visite Ankara, ville-forteresse pour la visite de Bush : Le président américain est depuis samedi soir à Ankara, où il doit rencontrer dimanche son homologue turc avant de gagner Istanbul pour assister au sommet de l'Otan. Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été déployées. George W. Bush est arrivé samedi soir à Ankara pour une visite officielle (la première de sa part en Turquie) qui sera suivie, lundi et mardi, du sommet de l'Otan à Istanbul. Le président américain, accompagné de son épouse Laura, a été accueilli à sa descente d'avion par le ministre d'Etat turc Besir Atalay avant de monter dans une voiture blindée sur le tarmac de l'aéroport et de se diriger immédiatement à l'hôtel Hilton où il doit loger. Il devrait s'entretenir dimanche matin avec son homologue turc Ahmet Necdet Sezer et avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan des questions bilatérales, de l'Irak et du Proche-Orient. Dans l'après-midi, il rejoindra Istanbul où il assistera lundi et mardi au sommet de l'Otan en compagnie de 45 chefs d'Etat ou de gouvernement.George W. Bush doit rester à Ankara moins de 24 heures mais les très importantes mesures de sécurité qui entourent sa visite ont entraîné la fermeture de très nombreuses voies de circulation et des interdictions de stationner dans plusieurs quartiers. La police est omniprésente dans la capitale. Des centaines de gendarmes et membres des forces spéciales ont été postés tout au long des 34 km qui séparent l'aéroport de l'hôtel Hilton, au centre-ville. Selon les médias, les mesures de sécurité déployées pour Bush "surpassent de loin" celles mises en place pour son prédécesseur Bill Clinton en 1999.La crainte des colis piégésDes mesures qui semblent pourtant justifiées. Jeudi, l'explosion d'un paquet piégé placé devant l'hôtel Hilton a fait trois blessés, dont deux policiers, tandis que l'explosion prématurée d'un autre engin le même jour dans un bus municipal d'Istanbul a tué quatre personne, dont l'extrémiste de gauche qui la transportait. Vingt-et-une autres personnes ont été blessées. Samedi matin, une bombe de faible puissance attachée à une banderole anti-Otan a explosé sur une passerelle pour piétons à Istanbul, sans faire de blessés. La police turque poursuit par ailleurs ses opérations coup de poing dans les milieux extrémistes. Cinquante-cinq personnes, dont des islamistes présumés qui auraient été entraînés en Afghanistan et un Kurde spécialiste présumé en explosifs, ont été interpellées vendredi à Istanbul, selon Anatolie. Dix autres personnes, soupçonnées d'être liées au réseau terroriste Al-Qaïda, ont été arrêtées à Konya, un fief islamiste du centre du pays.Pour ne rien arranger, à quelques heures de l'arrivée du président, Ankara a été de plus le théâtre d'une manifestation anti-américaine à laquelle ont participé quelque 5.000 manifestants. Quatre policiers ont été blessés par des jets de pierres lors d'incidents entre un groupe d'une cinquantaine de personnes armés de bâtons et de pierres et la police qui a fait usage de gaz lacrymogène, selon l'agence Anatolie. D'autres petites manifestations se sont terminées dans le calme à Istanbul.
