Nomination Angel Gurria a été nommé secrétaire général de l'OCDEL'ancien ministre des finances mexicain Angel Gurria, 55 ans, a été nommé, mercredi 30 novembre, secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Il prendra ses fonctions le 1er juin 2006 et succédera au Canadien Donald Johnston, qui part à la retraite. Les trente Etats membres de l'OCDE ont officiellement désigné M. Gurria, qui avait obtenu un plus fort soutien lors de la dernière phase du processus de sélection du nouveau secrétaire général que son dernier rival en lice, le Polonais Marek Belka. La sélection du nouveau secrétaire général avait été organisée par phases successives d'audition des pays membres, l'objectif était de parvenir à un consensus.M. Gurria, économiste de formation, a une réputation de libéral et fut très apprécié au Forum de Davos, notamment. Il a été ministre des affaires étrangères du Mexique de décembre 1994 à janvier 1998, puis ministre des finances de janvier 1998 à décembre 2000, et s'est distingué en aidant son pays à sortir de la crise en 1994. Il a été le technicien du sauvetage financier du Mexique, avec l'appui du gouvernement du président américain Bill Clinton et des organismes financiers internationaux qui ont aidé le Mexique afin d'éviter l'"effet tequila", c'est-à-dire l'extension de la crise à d'autres pays. "SECRÉTARIAT DE LA MONDIALISATION"Economiste et financier au service du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, au pouvoir de 1929 à 2000) sans en être un fervent militant, Angel Gurria a quitté le gouvernement après la victoire de l'actuel président mexicain, Vicente Fox, issu du Parti d'action nationale (PAN, droite). M. Gurria est actuellement consultant et membre du conseil de direction auprès de plusieurs entreprises privées, d'institutions multilatérales et d'organismes à but non lucratif dans les domaines du développement, des finances internationales et de la mondialisation. M. Gurria a affirmé vouloir transformer l'organisation en un "secrétariat de la mondialisation". Il devrait cependant d'abord redéfinir les priorités et les méthodes de l'OCDE. "J'aspire à ce que l'OCDE ait beaucoup plus d'influence, de prééminence", a-t-il déclaré. M. Gurria a par ailleurs indiqué que l'OCDE devra décider si elle souhaite continuer son processus d'élargissement à d'autres pays et à prendre des décisions par consensus. Le Mexique est le seul pays latino-américain membre de l'OCDE, et des voix s'élèvent au sein de l'organisation pour que la présence de pays asiatiques soit renforcée. "Ce qui est important c'est que tout le monde ait la possibilité d'être entendu", quel que soit son statut au sein de l'organisation, a-t-il ajouté.L'OCDE, créée en 1961 pour être le pendant économique de l'OTAN, ne dispose pas d'un pouvoir tangible comme le FMI. Mais elle n'en possède pas moins une influence réelle, et ses études transversales approfondies, qui abordent une grande variété de sujets, sont étudiées à la loupe par les gouvernements concernés. M. Gurria doit recevoir le feu vert formel des trente Etats membres, que certains n'ont pas encore donné, a précisé un porte-parole de l'OCDE. La nomination doit être entérinée au plus tard jeudi 1er décembre.
