Mort d'Andy Palacio A
Mort Andy Palacio A l'instar de Bob Marley pour la Jamaïque ou de Cesaria Evora pour le Cap-Vert, Andy Palacio, nouvelle célébrité des musiques du monde, a fait découvrir en chantant son petit pays, le Belize. Le chanteur et guitariste y est mort le 19 janvier des suites d'une attaque cérébrale. Il avait 47 ans.Le Belize (23 000 km2, 300 000 habitants), ex-Honduras britannique, enclave anglo-saxonne en Amérique centrale, l'avait comblé d'honneurs depuis l'accueil international reçu par son dernier album, Watina (Cumbancha/Harmonia Mundi).2 décembre 1960Naissance à Baranco (Belize)1980Compose des chansons en garifuna2004Nommé ambassadeur culturel du Belize19 janvier 2008Mort à Belize[-] fermerA travers sa musique et ses chansons, Andy Palacio se montrait farouche défenseur de la culture garifuna (ou garinagu), celle d'une communauté afro-amérindienne (aujourd'hui moins de 10 % de la population du Belize), née du métissage d'esclaves africains rescapés d'un naufrage avec les autochtones indiens caraïbes (Arawak). Andy Palacio ne cessait de proclamer sa fierté d'appartenir à cette culture méconnue, protégée par l'Unesco depuis 2001, et qu'il aura tenté de faire connaître au monde entier.Né dans le petit village côtier de Barranco, Andy Palacio a grandi en écoutant la musique traditionnelle garifuna et le son de la radio qui diffusait de la musique des pays voisins, Honduras, Guatemala, Caraïbes et Etats-Unis.Après des années d'adolescence où il s'adonne à ses envies musicales en interprétant des succès caribéens ou anglo-saxons dans différents groupes, il prend conscience, à l'âge de 20 ans, de l'érosion et de la disparition prévisible de sa langue et de sa culture.Il décide d'en devenir le héraut et compose dès lors à partir des rythmes et de la langue garifuna, devenant ainsi une figure de premier plan au sein du mouvement des jeunes intellectuels qui se mettent à écrire des poèmes et des chansons dans cette langue.Andy Palacio invente un nouveau style, basé sur des rythmes garifuna, le punta rock, une proposition énergique qui devient très vite populaire. Après un séjour en Angleterre, il retourne au Belize et s'engage dans la préservation, la documentation et la distribution de la musique du Belize.En 2004, il est nommé par les autorités de son pays ambassadeur culturel et on lui attribue des fonctions rattachées au ministère de la culture. Il continue parallèlement à développer sa carrière musicale. En collaboration avec le producteur discographique bélizien Ivan Duran, il met sur pied le groupe The Garifuna Collective, réunissant plusieurs générations de musiciens venant du Guatemala, du Honduras et du Belize, les trois pays où se trouvent dispersées les communautés garifuna, avec lequel il enregistre Watina. Des funérailles nationales et un grand concert, organisés vendredi 25 janvier à Belize City, rendront hommage à cette icône nationale.