Mort d'André Moulinier
Mort André Moulinier, compagnon de la LibérationAndré Moulinier, compagnon de la Libération, est mort dimanche 7 mai à Romorantin (Loir-et-Cher). Il était âgé de 83 ans.Né le 19 juin 1922 à Paris, fils d'infirmier, titulaire du brevet élémentaire, André Moulinier est engagé volontaire le 10 septembre 1940 pour la durée de la guerre, au consulat anglais de San Sebastian en Espagne, au titre de la France libre. Affecté à la French Section du War Office, il est chargé d'organiser l'évasion des militaires anglais vers le consulat et fait effectuer le passage de la ligne de démarcation à 160 prisonniers de guerre.Arrêté par la Gestapo à Hendaye le 14 janvier 1941, condamné à quatre ans de travaux forcés, il s'évade du camp de Wessling, en Rhénanie, le 21 septembre 1941, et reprend son service au BCRA (Bureau central de renseignement et d'action), les services secrets de la France libre.André Moulinier est envoyé en mission en Allemagne en janvier 1942, puis, en mai, en Côte-d'Or, dans l'Yonne, en Bretagne et dans le Cher, pour la formation des maquis. Il participe alors à des sabotages de voies ferrées, à des attaques de convois allemands et à des parachutages d'armes pour les maquisards. Il est arrêté, à nouveau, par la Gestapo et des carabiniers espagnols, à Beobia, en Espagne, le 7 octobre 1942. Interné, il s'évade le 1er juin 1943 du camp de Lanton (Gironde).A partir de juin 1943, il est envoyé en Bretagne, puis, à la tête d'un groupe d'une vingtaine d'hommes, il participe à plusieurs missions pendant l'été en Bourgogne, en Franche-Comté (maquis Georges-Clemenceau et Bourgogne), où il assure le commandement du secteur nord et nord-ouest. Il organise de nombreux parachutages en Bourgogne et fournit des renseignements par radio aux Anglais sur les points à bombarder (dépôts de la SNCF, dépôts d'essence, etc.). Il est cité huit fois à la radio française de Londres sous le nom "Casse-cou".A partir du 6 juin 1944, André Moulinier et ses hommes multiplient les destructions de voies ferrées, de ponts et de locomotives, puis, à partir de juillet 1944, les attaques de convois ennemis dans toute la Bourgogne. En septembre 1944, il prend une part active à la libération du Châtillonnais. Le 1er octobre 1944, il est affecté au 35e régiment d'infanterie, où il prend le commandement de la 3e compagnie avec le grade de lieutenant. Blessé au combat par des éclats d'obus, le 28 janvier 1945 à Wittelsheim, pendant la campagne d'Alsace, il sera fait compagnon de la Libération le 17 novembre 1945.Après la guerre, André Moulinier reste dans l'armée jusqu'en 1947. Il est ensuite rédacteur de presse au journal Dissidence 40 et exerce la profession de chef d'équipe ou contremaître dans plusieurs sociétés.