Nomination Ana Fotyga nommée à la tête de la diplomatieEn suspens depuis la démission de Stefan Meller, le 28 avril, le portefeuille des affaires étrangères polonais a été confié mardi 9 mai par le président Lech Kaczynski à Anna Fotyga.Ancienne députée européenne du parti Droit et Justice (PiS), dirigé par les frères Kaczynski, elle avait été nommée vice-ministre des affaires étrangères à l'arrivée des conservateurs au pouvoir, à l'automne.A 49 ans, elle est la première femme en Pologne à prendre les rênes de la diplomatie. Sa nomination découle du premier soubresaut de la scène politique polonaise, provoqué par l'arrivée au gouvernement des populistes antilibéraux de Samoobrona (Autodéfense) et des nationalistes ultracatholiques de la Ligue des familles polonaises (LPR), désormais alliés à PiS. M. Meller, diplomate pro-européen, avait justifié son départ par l'entrée au gouvernement d'Andrzej Lepper, chef de file de Samoobrona, avant l'entrée de la Ligue des familles, dans la coalition.Pour les mêmes raisons, Irena Lipowicz a annoncé, lundi 8 mai, qu'elle renonçait à ses fonctions de responsable des relations germano-polonaises au sein du ministère des affaires étrangères.Commentant la nomination du chef de la diplomatie, Donald Tusk, président du parti libéral Plate-forme civique (PO), s'est inquiété, mardi, de voir "le centre de décision transféré du ministère des affaires étrangères au palais présidentiel".La formation du nouveau gouvernement a suscité des inquiétudes. 1 500 étudiants ont manifesté, mardi à Varsovie, pour protester contre la nomination du numéro un de la LPR, Roman Giertych, au poste de ministre de l'éducation.Autre intervention remarquée : la prise de position de l'archevêque de Lublin, Jozef Zycinski, à l'occasion d'une conférence de presse organisée, lundi, sur l'affaire Radio Maryja. Sans nommer explicitement la LPR et Samoobrona, Mgr Zycinski a critiqué une coalition qui réunit des personnes "sans dignité, ni honneur".La "rentrée" du nouveau gouvernement a également été marquée par une condamnation nouvelle de M. Lepper. La cour d'appel de Varsovie lui a infligé quinze mois de prison avec sursis pour avoir diffamé, en 2001, à la Diète (Parlement), deux ministres du gouvernement social-démocrate de l'époque et trois responsables de PO. - (Intérim.)
