Annonce Amnesty dénonce les méthodes du Pakistan contre les présumés terroristesPlusieurs centaines de suspects arrêtés au Pakistan dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme" ont disparu après avoir été mis en détention, affirme l'organisation internationale de défense des droits humains Amnesty International, dans un rapport publié vendredi 29 septembre.Selon Amnesty, nombre de ces suspects sont torturés, y compris des enfants, et "littéralement vendus aux autorités américaines par des chasseurs de primes". Dans certains cas, l'organisation fait état de "preuves d'implication directe de représentants de services américains (CIA, FBI) dans les vagues de disparitions au Pakistan et de violations des droits de l'homme".Plus de 85 % des détenus de la base américaine de Guantanamo, sur l'île de Cuba, "ont été arrêtés non par les forces américaines, mais par les Afghans et les Pakistanais à une époque où des récompenses pouvant aller jusqu'à 5 000 dollars [3 939 euros] étaient versées pour chaque 'terroriste' remis aux Etats-Unis", relève le rapport. "La pratique habituelle d'offrir des récompenses importantes pour des personnes suspectées de terrorisme non identifiées a facilité des arrestations arbitraires, des détentions et entraîné des disparitions", pointe le document.LE PRÉSIDENT PAKISTANAIS INTERPELLÉAmnesty déclare également que des suspects sont fréquemment transférés illégalement vers les bases américaines de Guantanamo à Cuba et de Bagram en Afghanistan, ainsi que vers d'autres destinations secrètes dans le monde.Dès lors, l'organisation demande au président pakistanais, Pervez Musharraf – qui a rencontré jeudi le premier ministre britannique, Tony Blair, dans sa résidence de campagne, près de Londres –- de révéler ce qu'il est advenu des "disparus" et de mettre un terme à ces "détentions arbitraires". Elle réclame également la publication de la liste des centres de détention au Pakistan, ainsi que des noms des personnes détenues pour des crimes liés à des activités terroristes.Le rapport indique que les personnes arrêtées sont détenues sans preuves suffisantes et que beaucoup sont retenues sur la base d'allégations émanant de personnes qui ont retiré un gain financier de leur arrestation. Pour preuve, il avance les 300 personnes qui avaient été qualifiées de "terroristes" et de "tueurs" par le gouvernement américain et qui ont été relâchées de Guantanamo sans inculpation.
