Arrestation Alberto Fujimori a été arrêté au Chili L'ancien président péruvien Alberto Fujimori a été arrêté, lundi 7 novembre au matin, à Santiago du Chili, où il était arrivé quelques heures plus tôt. Le ministre péruvien des affaires étrangères a confirmé cette arrestation depuis Lima. Cette arrestation a été décidée par le juge Orlando Alvarez, désigné par la Cour suprême de justice pour étudier son éventuelle extradition. Des agents de la police civile d'investigation ont arrêté Fujimori à l'hôtel Marriott. Il n'a opposé aucune résistance. M. Fujimori, accusé au Pérou d'avoir commandité plusieurs assassinats et soupçonné de s'être livré à des délits de corruption, est arrivé inopinément dimanche soir à Santiago. Dans un communiqué publié à Lima, M. Fujimori – 67 ans – avait expliqué sa décision de rester temporairement au Chili avant de retourner au Pérou pour participer aux élections présidentielles du 9 avril 2006. Il n'est pourtant même pas sûr qu'il soit légalement autorisé à participer à ces élections : le tribunal constitutionnel affirme qu'il est inéligible, comme l'a déclaré le Parlement, mais le tribunal électoral, qui affirme être souverain en la matière, ne s'est pas encore prononcé. LIMA A IMMÉDIATEMENT DEMANDÉ LA DÉTENTION DE M. FUJIMORI M Fujimori, président du Pérou de 1990 à 2000, est arrivé dans la capitale chilienne à bord d'un avion privé en provenance du Japon, où il était réfugié depuis cinq ans. Le gouvernement péruvien a aussitôt demandé au Chili de placer l'ex-président Fujimori en détention préventive en vue de son extradition. Le premier ministre péruvien, Pablo Kuczynski, a confirmé à Lima que l'ambassadeur du Pérou au Chili, Jose-Antonio Meier, avait remis une note officielle demandant "la détention en vue d'extradition du citoyen fugitif de la justice péruvienne Alberto Fujimori". Lima a annoncé envoyer dès lundi le procureur anti-corruption Antonio Maldonado à Santiago pour "s'assurer de la détention et de l'extradition du fugitif". La représentante d'Interpol Maria Elena Gomez avait affirmé dimanche soir que les ordres de détention contre Alberto Fujimori n'avaient pas de validité juridique au Chili. Elle avait déclaré "être en contact avec Interpol à Lima et les autorités judiciaires péruviennes pour qu'ils fassent ce qui est requis par la voie diplomatique". Le secrétaire général du gouvernement chilien, Osvaldo Puccio, avait annoncé dimanche que le président Fujimori ne serait pas détenu au Chili tant qu'il n'y aurait pas un ordre dans ce sens d'un tribunal chilien. TENSIONS ET ÉLECTIONS L'arrestation de M. Fujimori a lieu alors que les tensions sont très fortes entre le Pérou et le Chili concernant leurs frontières maritimes. En outre, les deux pays andins sont en pleine campagne préélectorale pour les présidentielles en décembre 2005 au Chili et en avril 2006 au Pérou. La candidate socialiste à la présidence chilienne Michelle Bachelet ; largement en tête dans les sondages, a estimé qu'Alberto Fujimori devait être "détenu" rapidement conformément au droit international. Mme Bachelet a ajouté : "Je me demande, comme tous les Chiliens, ce que vient faire ce monsieur au Chili ?" La réponse est certainement à chercher du côté du gouvernement péruvien qui s'apprêtait à demander à la Cour internationale de La Haye l'extradition de M. Fujimori du Japon, où il s'est réfugié en novembre 2000 après avoir refusé de démissionner à la suite d'une vague d'accusations de corruption.