Attentat Al-Qaïda derrière les attentats d'Amman Le vice-Premier ministre jordanien a dévoilé samedi les premiers résultats de l'enquête lancée après les attentats qui ont fait 57 morts mercredi à Amman. Ils montrent la responsabilité du groupe d'Abou Moussab Al-Zarqaoui, chef d'Al-Qaïda en Irak, et qui était considéré comme le suspect numéro 1. L'enquête jordanienne a prouvé la responsabilité d'Al-Qaïda en Irak d'Abou Moussab Al-Zarqaoui dans les attentats suicide sanglants contre trois hôtels d'Amman mercredi, a annoncé samedi le vice-Premier ministre jordanien Marwan Moasher à la presse. Selon lui, les attentats, qui ont fait 57 morts, ont été "menés par trois hommes qui ne sont pas jordaniens. Un peu plus tard dans la journée de samedi, un responsable jordanien a précisé que les kamikazes irakiens, dont l'identité serait connue, étaient arrivés dans le pays le 7 novembre, soit deux jours avant les attaques. Il a également indiqué que les médecins légistes étudiaient un cerveau qui pourrait être celui d'une femme, et qui n'a pas encore été identifié. Très vite considéré comme le suspect numéro 1 par le régime, Abou Moussab al-Zarqaoui, le chef du réseau al-Qaïda en Irak, a revendiqué les attentats dans un communiqué publié sur internet jeudi. Vendredi, la branche irakienne d'Al-Qaïda a précisé, toujours sur internet, que les auteurs de l'attentat étaient quatre Irakiens, dont une femme. Le Conseil de sécurité de l'Onu s'est réuni jeudi pour discuter des attaques d'Amman, condamnées par plusieurs pays notamment la France et les Etats-Unis. "L'unité des Jordaniens" requise dans la "guerre contre le terrorisme" Le vice-Premier ministre a également abordé samedi les aspects sécuritaires, évoquant notamment la frontière irakienne fermée dans le sens des départs vers l'Irak au lendemain des attentats. "Les frontières sont maintenant rouvertes dans les deux sens au passage de Karama (...) Nous avons également mis en place de nouveaux équipements (de sécurité) aux frontières", a-t-il dit, précisant que la Jordanie s'était équipée de 60 détecteurs de métaux supplémentaires. La plupart des hôtels d'Amman et d'Aqaba ont été équipés de ces détecteurs, ainsi que le grand centre commercial Mecca mall dans la capitale jordanienne, a-t-il précisé. La sécurité devrait également être renforcée dans les ministères et bâtiments publics. "Les mesures à court terme concernent la sécurité, mais le fond du problème est culturel", avait auparavant indiqué le vice-Premier ministre jordanien Marwan Moasher. "Nous devons combattre toute culture qui accepte que des civils soient tués pour des raisons politiques. Il faut avoir une tolérance zéro pour toute personne qui justifie ou tente de justifier de tels crimes", a-t-il ajouté. "Il nous faut pour cela agir au niveau de la société, avec les médias et et par l'éducation. Il s'agit d'un défi dans cette région", a-t-il estimé. Le Premier ministre jordanien Adnane Badrane a pour sa part annoncé "des plans à long terme pour créer une culture sociale qui rejette ces actions terroristes et encourage un islam modéré". Dans des déclarations aux journalistes, il a qualifié la guerre contre le terrorisme de "longue" soulignant qu'elle nécessite "l'unité des Jordaniens".