Vente Airbus caracole en tête devant Boeing au Bourget Airbus caracolait en tête, jeudi 16 juin devant Boeing, au quatrième jour du Salon du Bourget, avec deux nouveaux gros contrats indien et brésilien, ce qui lui donne l'assurance d'engranger "deux fois plus" de commandes que son rival américain d'ici à la fin de la semaine. L'avionneur européen a annoncé, jeudi, la signature d'un protocole d'accord avec la future compagnie indienne à bas coût Indigo, pour l'acquisition de cent appareils monocouloirs de la famille A320, soit un contrat de 6 milliards de dollars au prix catalogue. "On regarde encore la Chine, mais la prochaine grosse histoire, c'est l'Inde", a souligné John Leahy, directeur commercial d'Airbus, rappelant que le marché indien connaissait actuellement "une expansion fulgurante". L'avionneur européen a également annoncé deux autres engagements d'achat. L'un de la compagnie brésilienne TAM pour 8 Airbus A350-900, 20 avions de la famille A320 plus 20 en option, soit un montant de 2,6 milliards de dollars (prix catalogue). L'autre de la mexicaine ABC Aerolineas pour 10 Airbus A320 (600 millions de dollars) et une option sur 10 appareils supplémentaires. Enfin, Airbus a fait savoir qu'il tablait sur "deux annonces possibles" vendredi dont une pour 40 appareils monocouloirs, "toujours en négociation", et une autre non spécifiée, "d'une compagnie européenne". SUCCÈS DE L'A350 L'avionneur a déjà réussi le pari de remplir le carnet de commandes de l'A350 pendant le "Paris Air Show" dans la fourchette des "110 à 120" intentions d'achat promises par son PDG, Noël Forgeard, en particulier grâce à Qatar Airways qui s'était engagé, lundi, pour 60 appareils. "Il y avait beaucoup de sceptiques à Seattle et à Chicago, mais pour notre part nous sommes très à l'aise" au vu des premiers résultats commerciaux de l'A350, a ironisé John Leahy. Cet appareil, dont le lancement industriel est prévu en septembre, devrait atteindre 200 engagements d'achat d'ici à la fin de l'année, promet désormais Airbus. L'avionneur s'était par ailleurs offert, mercredi, un nouveau client pour son très gros porteur A380, vedette du Salon cette année. La compagnie indienne à bas coût Kingfisher Airlines a signé pour cinq exemplaires de l'avion géant, portant à 149 le nombre de commandes fermes. Au total, M. Leahy compte engranger sur l'ensemble du Salon "deux fois plus de commandes" en unités que son concurrent américain Boeing. Même en valeur, le match tourne déjà à l'avantage de l'européen, avec un montant total de commandes de près de 30 milliards de dollars, au prix catalogue. Le constructeur américain, qui a vendu mercredi soir 35 737-800 à Alaska Airlines pour 2,3 milliards de dollars, totalisait jeudi environ 15,2 milliards de dollars de commandes, dont 6,6 millliards de dollars fermes, selon les calculs de l'AFP. Cependant, la majorité des commandes recueillies par Airbus ne sont que des intentions d'achat (25,5 milliards de dollars, soit 21 milliards d'euros), nuançait-on chez Boeing, qui compte passer devant son rival en nombre de contrats fermes cette année. L'A350, en particulier, ne peut faire l'objet d'engagements définitifs avant son lancement effectif. Son concurrent, le 787, lancé en 2004, récolte parallèlement un grand succès : peu gourmand en carburant, il a déjà décroché 266 commandes dont 128 fermes auprès des compagnies aériennes, frappées de plein fouet par la flambée des prix du pétrole. Le constructeur américain s'apprête par ailleurs à examiner fin juin un projet de version "améliorée" de son célèbre super-jumbo 747, pour grignoter le marché de l'A380. Boeing compte sur ces nouveaux projets pour regagner sa place de numéro un mondial dans l'aéronautique civile. Il a d'ores et déjà juré de dépasser Airbus en livraisons d'ici à 2008. "La partie n'est pas terminée", promet toutefois le patron d'Airbus, Noël Forgeard. L'européen compte livrer "au moins 360" appareils cette année, contre 320 prévus par son rival, et "10 % de plus" en 2006.