Grève Agression sexuelle : la SNCF sous le choc, nombreuses perturbations Après avoir indiqué, mercredi 26 janvier, que les "trois quarts des régions" de France étaient "touchées par des grèves", suite à l'agression sexuelle commise sur une contrôleuse, mardi 25 janvier, dans un TER entre Toulouse et Cahors (Lot), la direction de la SNCF a précisé que le trafic des TER, Corail et TGV resterait perturbé en début de journée jeudi, hormis sur le réseau RER. Le directeur général exécutif de la SNCF, Guillaume Pépy, a annoncé qu'une cellule de crise avait travaillé toute la nuit à la SNCF pour affiner les prévisions de trafic. Jeudi, le trafic régional des TER restait très perturbé puisque deux régions seulement, Alsace et Bretagne, ont un trafic normal. En Picardie, Haute-Normandie, Basse-Normandie, Centre et Lorraine il fallait compter un train sur 2. Le trafic dans les autres régions, dont Midi-Pyrénées et PACA, était davantage perturbé encore avec 1 train sur 3, voire un sur 4. En ce qui concerne les grande lignes, le retour à la normale était prévu dans la journée de jeudi, alors que la SNCF prévoit 2 trains sur 3 dans la matinée. (listes sur voyages-sncf.com). Le trafic des lignes internationales n'a pas été perturbé. M. Pépy a indiqué par ailleurs que le RER et la grande banlieue auraient un trafic normal mais pas le réseau Paris-Nord (un train sur deux hors RER). Les trains prévus pour la nuit de mercredi à jeudi ont été supprimés. "SORTIE PAR LE HAUT" Le directeur général exécutif de la SNCF a par ailleurs annoncé plusieurs mesures en faveur de la sûreté des contrôleurs au terme d'une table ronde avec les syndicats. La première est "pour 2005 la création de 100 emplois supplémentaires par rapport à 2004, spécialement affectés à la sûreté". Sur ces 100 emplois, 50 avaient été budgétés, il y a donc 50 emplois en plus affectés à l'accompagnement des trains. La seconde consiste en "la mise en place d'une cartographie de lignes et de zones sensibles, dans les dix jours qui viennent afin de mettre les moyens les plus appropriés" en fonction dans ces zones. M. Pépy a enfin précisé qu'aucun nouveau dossier de suppression du deuxième agent sur les trains ne serait mis à l'étude pour 2005-2006. Le secrétaire général de la CGT-cheminots, Didier Le Reste, a estimé que le relevé de conclusion rendu public par la SNCF montrait que la direction avait dû "concéder de premières mesures" dans le contexte d'"un conflit particulier". "Ce sont les contrôleurs qui apprécieront en assemblée générale les concessions de la direction", a ajouté M. Le Reste, selon lequel dans "ce conflit qui n'est pas classique, tout le monde est soucieux de trouver une sortie par le haut". "DES PROPOSITIONS LOIN DU COMPTE" Eric Santinelli, du syndicat SUD Rail, a estimé lui que les propositions de la direction étaient "très loin du compte", précisant que son syndicat proposerait aux agents "une poursuite du mouvement" de grève. Après le président Louis Gallois qui avait téléphoné à la victime pour lui exprimer son "soutien total", M. Pépy a pressé les contrôleurs de reprendre le travail. Le ministre des transports, Gilles de Robien, avait lui aussi lancé auparavant un appel en ce sens, tout en disant "comprendre l'émotion légitime face à l'annonce d'une inqualifiable agression". En 2004, 487 agressions ont été commises à l'encontre d'agents SNCF, dont 27 % sur des femmes, a précisé la direction.