Fait divers Affaire Giraud : la tante de Géraldine a été placée en garde à vue La tante de Géraldine Giraud a été interpellée mardi 1er mars au matin puis placée en garde à vue, des traces de chloroforme ayant été retrouvées dans sa cave après les assassinats de sa nièce et de son amie Katia Lherbier. Arrêtée vers 9 heures par des officiers de la police judiciaire de Dijon, assistés de la PJ de Versailles, à Courgenay, près de Sens, dans la maison de sa mère, la tante était toujours entendue en fin d'après-midi au commissariat de Sens, ville où elle habite et enseigne le chant lyrique. Des traces de chloroforme ont été retrouvées dans sa cave, ce qui a justifié son placement en garde à vue, a affirmé l'avocate des parents de Géraldine Giraud, Me Sabine Cordesse. Géraldine Giraud et Katia Lherbier seraient mortes après avoir inhalé un gaz toxique, peut-être de la chloropicrine, qui peut se décomposer en chloroforme, avait révélé début janvier le procureur de la République de Sens. Selon Me Cordesse, la découverte de la présence de chloroforme dans cette pièce de son domicile soulève la question de savoir si "les deux jeunes filles ne seraient pas mortes dans cette cave ?" "Cela ne veut pas dire nécessairement que la tante ait participé à l'assassinat", a-t-elle poursuivi. Elle a souligné qu'il se pouvait que "d'autres individus aient eu accès à cette cave" et que la tante "n'ait pas connaissance que dans cette cave il y a des traces de chloroforme". L'avocate a ajouté qu'il était "beaucoup trop prématuré de pouvoir juger" d'une éventuelle responsabilité de la tante dans cette affaire. Selon les policiers, le placement en garde à vue va permettre de "vérifier l'emploi du temps" et de pouvoir peut-être "fermer une porte" dans l'enquête sur les meurtres des jeunes femmes. "Il n'y a aucun élément nouveau dans cette enquête. Le juge d'instruction poursuit ses investigations", a affirmé pour sa part le procureur de Sens, Michel Meurant. "D'AUTRES PERSONNES" L'avocate de Jean-Pierre Treiber, principal suspect dans cette affaire, a déclaré que son client ne connaissait pas la tante. "Nous en avions parlé, et le juge l'avait interrogé sur ce point : il avait répondu ne pas la connaître", a déclaré Me Patricia Croci. La tante avait été entendue au moment de la disparition des jeunes femmes, début novembre. A propos des pistes données par M. Treiber aux enquêteurs à plusieurs reprises, portant sur "d'autres personnes", comme l'avait rapporté Me Croci, "il n'avait rien avancé concernant" la tante de Géraldine, a-t-elle précisé. C'est chez cette tante que les jeunes femmes s'étaient rencontrées mi-octobre, avait-elle elle-même déclaré à la presse en décembre. Géraldine Giraud, 36 ans, et Katia Lherbier, 32 ans, s'étaient "bien trouvées" et "elles se complétaient", selon elle. La tante, âgée d'une cinquantaine d'années, donnait à son domicile des cours de chant à Katia Lherbier, et celle-ci vivait en colocation avec elle depuis peu. Dès 7 heures mardi, la rue Beaurepaire où elle réside à Sens avait été bouclée par la police. Son domicile a été perquisitionné en sa présence vers 11 heures. Ce déploiement policier a suscité l'indignation de plusieurs habitants de ce quartier du centre de Sens, où la tante est appréciée. "Elle vient souvent parler de musique et nous distribuons son programme de concerts", a témoigné le patron d'un café voisin. Les corps de Géraldine Giraud, la fille du comédien Roland Giraud, et de Katia Lherbier avaient été retrouvés le 9 décembre 2004 à Villeneuve-sur-Yonne (Yonne) dans le jardin de Jean-Pierre Treiber, arrêté le 23 novembre en possession des cartes bancaires des deux victimes. Jean-Pierre Treiber, qui a été mis en examen pour "enlèvements et séquestrations", puis pour "assassinats", a toujours clamé son innocence. Avec AFP