Inauguration AÉRONAUTIQUE Plus de cinq mille personnes invitées L'A 380 est inauguré demain à Toulouse C'est demain que sera officiellement inauguré le premier exemplaire de l'A 380 d'Airbus. Le plus grand avion jamais construit va être dévoilé en grande pompe mardi matin au coeur du gigantesque hall d'assemblage fabriqué pour l'occasion, à quelques mètres du siège de l'avionneur à Toulouse-Blagnac. Pour célébrer cet événement, l'un des plus importants de son histoire, l'avionneur s'est voulu à la hauteur. D'autant que cette cérémonie devrait également consacrer l'action du président d'Airbus, Noël Forgeard, tout juste promu à la tête de sa maison mère EADS. Sont conviés 5 000 à 7 000 invités, parmi lesquels de très nombreux salariés du groupe, les présidents des treize compagnies clientes ainsi que des personnalités politiques européennes, sans lesquels le programme n'aurait pu voir le jour. Le président Jacques Chirac est attendu, accompagné du premier ministre Jean-Pierre Raffarin, aux côtés du premier ministre britannique Tony Blair, du chancelier allemand Gerhard Schröder et de son homologue espagnol José Luiz Rodriguez Zapatero. Mais la star sera à coup sûr l'A 380 et, avec lui, l'immense défi industriel et commercial qu'il incarne. Ce super-jumbo, dont le premier vol est prévu en mars ou avril, bouscule le monopole de son rival Boeing, longtemps dominant sur ce segment avec son jumbo B 747. Mais surtout, ce «paquebot des airs», surnommé ainsi en référence à son double pont, constitue le plus gros pari économique d'Airbus et de ses deux actionnaires, le consortium européen EADS (80%) et le britannique BAE Systems (20%). L'avionneur génère en effet plus de 80% des bénéfices d'EADS. Le programme A 380 a été évalué à 10,7 milliards de dollars (monnaie de référence dans le secteur). Or, il s'avère qu'un risque de dépassement de ce devis, de l'ordre de 1,45 milliard d'euros, existe bel et bien, a prévenu le président d'Airbus. L'avionneur demeure néanmoins confiant sur l'avenir de son programme qui devrait représenter, à compter de 2008, entre 25% et 30% de son chiffre d'affaires. Son équilibre financier est toujours fixé à 250 appareils vendus. D'ores et déjà, Airbus comptabilise 139 commandes fermes d'A 380 et dix options. Son directeur commercial, John Leahy, anticipe même plus de 150 commandes à la mi-2005 au prix catalogue (avant négociations) maximum de 286 millions de dollars pièce. Pour ce faire, Airbus table cette année sur deux nouveaux clients. Noël Forgeard espère prochainement concrétiser une commande chinoise de cinq A 380 (et autant en option). Selon le Sunday Times d'hier, la compagnie de Hongkong Cathay Pacific s'apprêterait également à en commander cinq exemplaires.
