Nouveau/elle Aéronautique: Le Falcon 7 X sera capable de rallier Paris à Los Angeles sans escale Dassault Aviation lance son nouveau Falcon Après l'Airbus A 380 le mois dernier, la deuxième nouveauté aéronautique mondiale de 2005 est française. Présenté ce matin à Bordeaux chez Dassault Aviation (Dassault Aviation, comme la Socpresse, appartient au groupe Dassault) devant un millier d'invités, le triréacteur Falcon 7 X est le premier né d'une nouvelle famille d'avions d'affaires. Il ne s'agit encore que d'une présentation de l'appareil dont les premiers vols sont prévus au printemps prochain. Comme le très gros porteur européen, ce sera une des vedettes du Salon du Bourget à la mi-juin. Une cinquantaine de 7 X à 37,50 millions de dollars l'unité ont déjà été commandés. Il faudra maintenant attendre fin 2008 pour être livré. Nouvel avion au sommet de la gamme Falcon, le 7 X fait appel à un process industriel innovant où, à toutes les étapes de la création comme de la construction, puis de la vie de l'avion, le support global numérique permet des progrès techniques, des gains de temps et des économies budgétaires conséquentes. Les performances de l'appareil résultent essentiellement du dessin de l'aile qui, associée à des moteurs de nouvelle génération, améliore le rendement de 30%. Le bureau d'études annonce une consommation de 2,5 tonnes de carburant de moins que celle des concurrents sur un vol Paris-Los Angeles. L'avion, avec 5 700 milles nautiques ou 10 500 km d'autonomie, a aussi été conçu pour traverser le Pacifique, répondant à la demande d'entreprises souvent installées sur la côte Ouest des Etats-Unis. Ce qui n'empêchera pas le 7 X de décoller d'un des 5 000 aérodromes de l'Amérique profonde, même avec une piste courte. La vitesse de l'appareil, dite transsonique, approche celle du mur du son, sans le passer. Le Falcon 7 X est le premier avion d'affaires au monde à être équipé de commandes électriques de vol, une technologie qui interdit les manoeuvres pouvant être dangereuses (décrochage, par exemple). L'avion se pilote grâce à un mini-manche latéral, semblable à un joystick. Autre innovation équipant déjà les Falcon livrés depuis fin 2003, le cockpit, nommé EASy, met en oeuvre un nouveau concept de pilotage. L'équipage gère le vol avec l'équivalent d'une souris sur des écrans et ne manipule plus la centaine de poussoirs et d'interrupteurs des planches de bord classiques. Cette ergonomie, que l'on pourrait comparer à l'interface Windows, commence à entrer dans les cockpits des grands avions de ligne comme celui de l'A 380. Financé sur fonds propres, le programme 7 X, dont le coût du développement approche 700 millions d'euros, avait été lancé au Bourget 2001. Il fait appel à vingt-sept partenaires à risques qui participent au financement ainsi qu'une soixantaine de sous-traitants. Tous ont travaillé grâce au logiciel Catia à distance avec le bureau d'études à Saint-Cloud. Huit sites du constructeur sont impliqués dont un à Little Rock, dans l'Arkansas où sont réalisés les emménagements intérieurs des avions destinés au marché américain. A Mérignac où sont construits tous les Falcon, le nouveau hall d'assemblage, d'un coût de 75 millions d'euros, porte le nom de Charles Lindbergh. L'aviateur américain, chargé de mission de la compagnie Pan Am, a été à l'origine du succès des avions d'affaires français aux Etats-Unis. En 1963, il commandait 40 Mystère 20, rebaptisés Falcon outre-Atlantique. Depuis, Dassault Aviation a vendu plus de 1 800 avions d'affaires (1 650 livrés) dans une soixantaine de pays et occupe la première place avec la moitié du marché sur le segment des appareils de haut de gamme. Seul un avion de ligne, le Boeing 737, a dépassé cinq mille unités à ce jour. Sur ce segment du marché mondial des bizjets, dont le prix oscille entre 20 et 50 millions de dollars l'unité, sont présents l'américain Gulfstream et le canadien Bombardier. Cessna, en entrée de gamme, vient de lancer un appareil à 2 millions de dollars qui n'offre pas le même confort, ni l'autonomie. Airbus et Boeing s'intéressent aussi à une niche, celle des versions corporate des A 320 et B 737. Tous ces avions d'affaires sont possédés par les multinationales, mais les entreprises de moindre taille peuvent utiliser leurs services grâce à la propriété partagée vulgarisée, entre autres, par NetJets appartenant à Warren Buffet, le gourou de la finance américaine. La société de ce dernier, la plus grande compagnie aérienne au monde avec 1 500 avions, négocie actuellement avec Dassault Aviation pour acquérir des 7 X qui s'ajouteront aux 126 Falcon déjà commandés.