Accuser Accusé de viol sur mineur, le prêtre Denis Vadeboncœur reconnaît ses torts Denis Vadeboncœur, un prêtre canadien de 65 ans accusé de viols sur mineur de 15 ans, s'est dit "responsable de tout", lundi 19 septembre, à l'ouverture de son procès devant la cour d'assises de l'Eure, à Evreux. Il est passible de vingt ans de réclusion criminelle. Alors qu'il n'avait jamais reconnu, dans la relation "amoureuse"  avec le jeune Jean-Luc, son accusateur, qu'une responsabilité limitée, parlant même de "détournement de majeur", il a déclaré : "Jean-Luc n'est pas responsable ; c'est lui la victime, c'est pas moi." Denis Vadeboncœur, qui avait été condamné en 1985 au Canada à vingt mois d'emprisonnement pour "grossière indécence, sodomie et agressions sexuelles sur des adolescents", avait été nommé en 1988 curé de la paroisse de Lieurey, au contact de jeunes gens, par l'évêque d'Evreux d'alors, Mgr Jacques Gaillot. L'ÉVÉCHÉ D'ÉVREUX GRAVEMENT MIS EN CAUSE L'évêché d'Evreux a été gravement mis en cause, lundi, par un policier du SRPJ de Rouen, qui a enquêté pour tenter de découvrir si Denis Vadeboncœur, qu'il surnomme le "prédateur", avait fait d'autres victimes que Jean-Luc entre 1988 et 2000 dans l'ouest de l'Eure. Le commandant Jean-Yves Briand a dénoncé la disparition de pièces du dossier de Vadeboncœur à l'évêché, pour laquelle a été mis en cause un ancien secrétaire de Mgr Gaillot. Il a reproché au successeur de Mgr Gaillot, Mgr Jacques David, en fonction quand l'affaire a éclaté, d'avoir alors publié une lettre ouverte à ses paroissiens pour leur demander "compassion et miséricorde" pour le prêtre Vadeboncœur, "sans aucun mot pour la victime". Il s'en est pris également à Mgr Gaillot, "parfaitement au courant" du passé judiciaire de Vadeboncœur, mais qui, "pensant que 'tout le monde il est beau et gentil', ne voit pas de difficulté à lui confier une paroisse avec des enfants". Mgr Jacques Gaillot a déclaré qu'il "regrettait" d'avoir nommé Denis Vadeboncoeur alors qu'il avait déjà été condamné au Canada pour des actes de pédophilie et qu'il le savait. Laborieusement, il a expliqué qu'il avait été "sensible à un appel au secours" du prêtre canadien, ajoutant reconnaître aujourd'hui avoir "fait une erreur". Mgr Gaillot a indiqué qu'à l'époque "il était moins sensible à ce problème de la pédophilie qu'aujourd'hui". Mgr Gaillot n'a pas pu expliquer la disparition de l'évéché du dossier de Vadeboncoeur, assurant toutefois qu'il était encore plein à son départ. Son successeur, Mgr Jacques David, a ensuite déclaré que le dossier était vide à son arrivée à Evreux. Les deux évêques se sont également contredits sur ce que Mgr Gaillot avait dit à Mgr David à propos de Vadeboncoeur en 1996, lors d'une brève rencontre à Paris avant que Mgr David ne s'installe à Evreux. Mgr Gaillot a prétendu qu'il l'avait informé que Vadeboncoeur avait eu des "problèmes avec les jeunes" alors que Mgr David a dit qu'il avait fait état de problèmes sans autre précision et il ne s'en était pas plus soucié, ayant pris l'évéché d'Evreux dans une grande période de tension. Mgr David a également déclaré que, "comme les Français moyens il n'avait perçu que tardivement la gravité" du problème de la pédophilie, "il y a 6 ou 7 ans".