Démission Accusé de corruption, Antonio Fazio, le gouverneur de la Banque d'Italie, a démissionné e gouverneur de la Banque d'Italie, Antonio Fazio, a démissionné lundi 19 décembre, selon une annonce de la banque centrale, finissant par céder à l'intense pression dont il faisait l'objet depuis de longues semaines, après le scandale lié à une affaire d'OPA bancaire qui avait terni l'image de l'Italie. Le gouverneur, âgé de 69 ans, a remis sa démission au doyen du Conseil supérieur de la banque centrale, Paolo Emilio Ferrari, selon un communiqué de la Banque d'Italie. "La décision a été prise de manière autonome, la conscience tranquille", selon ce texte, qui souligne qu'elle est "destinée à ramener la sérénité, dans l'intérêt supérieur du pays et de la Banque d'Italie". La position de M. Fazio était devenue intenable après l'annonce, la semaine dernière, de l'enquête judiciaire pour délit d'initié dont il faisait l'objet, et l'abandon de tous ses soutiens politiques. SOUPÇONS DE CORRUPTION Antonio Fazio était soupçonné d'avoir favorisé l'ascension d'un banquier véreux. Les révélations sur les cadeaux offerts à M. Fazio et à sa famille par l'ancien patron de la banque italienne Banca Popolare Italiana (BPI) ont sérieusement entaché la réputation d'austérité et de rigueur de ce catholique fervent. Livres anciens, champagne, bijoux ou bagages de luxe : la liste des cadeaux qu'auraient reçus le gouverneur et ses proches a suscité l'ire du personnel de l'institution et un début de réprobation du président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, pourtant resté prudent jusque-là. Il revient à un vieil adversaire, le ministre de l'économie du gouvernement Berlusconi, Giulio Tremonti, de trouver la formule législative pour mettre fin à son mandat sans limite de temps – un statut quasi exceptionnel en Europe – et éviter un recours en justice du gouverneur. Entré au sein de la Banque d'Italie il y a près de quarante ans, M. Fazio s'est imposé par surprise en 1993 à la succession du gouverneur d'alors, Carlo Azeglio Ciampi (l'actuel président de la République), grâce à son profil modeste et à ses qualités techniques. En douze ans à la tête de la Banque d'Italie, il avait vu croître son influence, faisant et défaisant les projets de mariage au sein de la finance italienne. Mais le soutien apporté au jeune Gianpiero Fiorani, ancien patron de la BPI désormais incarcéré, dans sa tentative de repousser les néerlandais d'ABN Amro du monde bancaire italien, pourrait avoir été la manœuvre de trop.